Conakry, 24 mai(AGP)- Affirmant être victime de violences corporelles, Sékhouna Barry, âgé d’une cinquantaine d’années a comparu ce mardi, 23 mai 2023, au tribunal de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry, en son audience criminelle pour livrer sa part de vérité sur les tristes événements survenus le lundi, 28 septembre 2009, à Conakry.
Après avoir décrit le long trajet qu’il a fait avant de se rendre au Stade du 28 septembre suite à l’appel des forces vives de la nation, Sékhouna Barry, chauffeur de profession a accusé l’ex ministre de la sécurité présentielle, le colonel Claude Pivi d’être responsable du préjudice qu’il a subi dans ce temple de jeu.
«Le 28 septembre, nous avons trouvé que le portail du Stade était déjà ouvert et nous sommes rentrés pour rejoindre les autres militants des FVN qui y étaient déjà installés. Après un instant, ça a commencé à tirer. C’était le sauve qui peut. C’est ainsi, j’ai rencontré un béret rouge à la sortie qui a failli me crever l’œil et finalement il m’a blessé à la joue», a-t-il expliqué avant d’ajouter que c’est un béret rouge qui était avec le colonel Claude Pivi.
Tandis que l’ex ministre de la sécurité, le colonel Claude Pivi, ‘’Coplan’’ pour les intimes, soutenait lors de son passage à la barre qu’il n’a jamais mis pieds au Stade le 28 septembre 2009, sous prétexte qu’il était parti à Manéah pour traquer certains militaires indélicats.
« Ils m’ont fait monter dans leur véhicule avec deux jeunes qui étaient en civil. Arrivés à Bambéto, les deux se sont présentés comme étant des agents puis ils les ont fait descendre et continuer avec moi jusqu’à Bomboly où j’ai reçu 9 coups de poignard sur différentes parties de mon corps», déplore la victime dont l’état de santé est très fragile suite aux sévices dont il a fait l’objet lors de ces événements.
Parlant des frais médicaux, Sékhouna Barry a affirmé que sa pauvre maman était obligée de revendre son unique maison pour y faire face.
« L’ex président de la transition, le capitaine Moussa Dadis Camara et son homologue du Burkina Faso m’ont trouvé au 5ème étage de l’hôpital Donka où Dr Kaba les expliquaient dans quel état il a reçu chaque patient. C’est ainsi le président Dadis a pris mon pied pour demander pardon à cause de Dieu », révèle la victime.
Il a par ailleurs déclaré avoir perdu un montant de 70 000 francs, les clés de son véhicule et son téléphone portable, puis trainé ‘’comme un chien’’ dans les rues de Bomboly ensanglanté.
Vu que son état de santé ne le permettait de faire face aux questions des différentes parties prenantes au procès, le président dudit tribunal, Ibrahima Sory2 Tounkara a renvoyé l’audience au mercredi, 24 mai 2023, pour la suite des débats.
AGP/24/05/023 TB/ABD
