N’zérékoré, 15 janv(AGP)-Dans une interview accordée à la correspondante de l’AGP basée à N’zérékoré, l’inspecteur régional de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables est revenu sur le bilan des cas de violences basées sur le genre en région forestière. Selon lui, 362 femmes et filles ont été victimes de violence au cours de l’année 2023.
« Du 1er janvier au 31 décembre 2023, nous avons enregistré 362 cas de violences basées sur le genre. Sur ces cas nous avons identifié 102 cas de viol y compris les agressions sexuelles. 70 cas d’excision à Bounouma et Gouécké, 17 cas de mariage d’enfants, 8 cas d’harcèlement sexuel, 27 cas de maltraitance, 72 cas de violences conjugales, 35 cas de violences psychologiques, 31 cas de violences économique. Les violences économiques sont l’une des catégories de violences dont les femmes sont victimes dont on a du mal à avoir une lisibilité. Et ces cas sont souvent gérés par les services de la gendarmerie, de la police, de la justice ou de notre ministère.
Quand vous prenez les cas de viols, c’est la tranche d’âge de 10 à 20 ans qui en est souvent victime. Mais avec les efforts de sensibilisation, les victimes commencent à sortir de l’ornière, pour dénoncer et demander que justice soit faite. Nous on a l’obligation de venir en aide à ces victimes de viol. Notre premier travail est de leur apporter le soutien psychosocial afin qu’elles puissent supporter le mal subi et prendre le courage de poursuivre la procédure. De là, on les oriente vers les services spécialisés de prise en charge, notamment les services de sécurité qui vont faire tout le nécessaire pour que la victime aille au niveau d’une des structures hospitalières installées dans certains hôpitaux de la région, à travers l’appui de l’UNFPA»,
Mohamed Mariam CAMARA évoque les difficultés auxquelles ils sont confrontés au niveau des centres hospitaliers et de la justice
« Je ne peux pas dire que nous avons suivi toutes les 362 victimes de viol. Mais il arrive que les services de santé ne nous informent pas tout le temps des cas de viols qu’ils reçoivent dans leur structure. Et là, c’est l’invite là que nous lançons au niveau de nos collègues de la santé, s’il y a un cas de viol, d’attirer notre attention pour qu’on puisse apporter le soutien psychosocial à la victime afin qu’elle accepte de suivre le reste des poursuites. Parce que tant qu’un cas de viol reste impuni, on ouvre la voie à des milliers et des milliers d’autres cas.
Mais le gros problème qu’on a se trouve au niveau de la justice parce que ce sont des procédures criminelles. A tout moment quand on va vers le tribunal, ils nous posent des problèmes de moyen pour organiser ces audiences. Donc pour le moment, les procédures sont en cours dans les différents tribunaux. Et là aussi, c’est une violation des droits de ces présumés violeurs. Nous espérons que les audiences se tiendront cette année 2024 », espère l’inspecteur régional de la promotion féminine.
AGP/15/01/024. MLK/ABD