Forécariah, Jan. (AGP)- Entamée depuis 2014, la construction du collège de proximité du district de Tassen dans la sous-préfecture de Moussayah est à l’arrêt par l’Entreprise Guinéenne de Construction d’Entretien des Bâtiments et Equipement (EGUICEBE) en charge du contrat. Inquiets de cette situation, les fils ressortissants dudit village ont engagé une démarche auprès des autorités éducatives de Forécariah afin d’interpeller cette entreprise à respecter son engagement vis-à-vis de la communauté, dont le projet a été entièrement financé par l’Etat Guinéen à travers le fonds Koweitien.
Au cours d’une visite guidée du directeur préfectoral de l’Education, du sous-préfet, du maire de Moussayah et des fils ressortissants de Tassen, les populations de cette localité située à 18 km de la commune rurale se sont fortement mobilisées pour accueillir la délégation.
Après un entretien avec les notables, le DPE et sa suite se sont rendus dans ce collège qui est abandonné à lui-même par manque de suivi. L’infrastructure est composée d’un bloc de quatre classes, un bloc administratif qui contient des bureaux et un troisième bloc de quatre (4) chambres qui est réservé pour le logement du principal du collège.
Dans ce collège, le constat est alarmant. M. Ibrahima Sory Yansané, ressortissant de Tassen déplore l’arrêt des travaux dudit collège en ces termes : « Depuis Août 2015, il y a eu l’implantation de ce collège, mais jusqu’à date l’école est à ce niveau. A un certain moment de la réalisation des travaux, l’entreprise à plier bagages. La communauté m’avait délégué pour pouvoir suivre les démarches. Plus de deux ans, on a cherché la Dame Doussou Touré qui avait le contrat, mais impossible de me donner la chance de la rencontrer. C’est après un an d’échange au téléphone qu’elle m’avait renvoyé vers son entrepreneur qui, aussi traine de ramener les ouvriers sur le chantier pour que l’école puisse voir le jour. Mais en vain »
Ce ressortissant a fait savoir que rien n’explique l’arrêt des travaux, car dira-il que le financement avait été déjà fait par le gouvernement en coopération avec le Koweït. « La difficulté pouvait se poser s’ils avaient contesté le financement, mais depuis que je leur ai contacté nulle part ils ont parlé du défaut de payement justifiant l’arrêt des travaux. C’est comme s’ils sont partis jusqu’à un niveau des travaux, il n’y a pas eu de suivi, et ils ont plié bagages. Ce projet c’est un don du fonds Koweitien et donné à trois villages de Forécariah. Il y’a Layah, Kaback et Tassen. Et depuis plus de 4 ans ces deux villages ont leur collège opérationnel. Et chez nous jusqu’à présent rien ».
Pour sa part, M. Friki Keita, directeur préfectoral de l’éducation de Forécariah a parlé de la nécessité de la construction de ce collège à Tassén : « J’ai vu que les fils ressortissants de Tassén ont l’amour de leur village, c’est ce qui m’a amené à s’intéresser à la situation de ce collège. Vu la distance entre le district Tassén et la sous-préfecture de Moussayah, on peut estimer à 18 km, et il y a un grand nombre d’élèves ici pour le collège. C’est une priorité pour moi de m’impliquer pour qu’il y ait un collège de proximité à Tassén ».
Il a réitéré que ses hiérarchies seront saisies du dossier pour le bien de Tassén : « Nous avons visité l’infrastructure qui doit abriter le collège, c’est presque réalisé à 80%. Nous allons saisir nos hiérarchies, des inspecteurs de l’éducation, jusqu’au ministre avec un rapport pour que l’entrepreneur parvienne pour finaliser ce collège. Ce qui fait souvent le problème, c’est un manque de suivi. Les sociétés quand elles réussissent à percevoir tout l’argent, ils délaissent les travaux. Avec les fils ressortissants de Tassén et les cadres du département, nous allons nous donner la main pour ramener la Dame qui détient le contrat pour qu’elle parvienne à accomplir son engagement vis-à-vis aux bailleurs de fonds ».
A rappeler que dans le district Tassen, beaucoup d’élèves qui finissent la 6ème Année pour le collège abandonnent des études par manque de moyens des parents pour envoyer leurs enfants dans les grandes villes ou dans les sous-préfectures environnantes.
AGP/23/01/024 AFC/AND