Le président Bola Tinubu est accueilli jeudi 28 et vendredi 29 novembre à Paris pour une visite d’Etat, symbole de la réorientation de la politique française vers des géants du continent en dehors de la sphère francophone.
Emmanuel Macron a une relation ambivalente avec l’Afrique. Depuis 2017, le Président y a investi une partie de son temps et de son énergie, prônant un «changement de méthode» dans la relation de la France avec le continent lors de son fameux discours tenu à l’université de Ouagadougou, six mois après son élection. Sans être payé en retour. L’armée française a été chassée des trois pays du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) où elle menait des opérations antiterroristes, et est de plus en plus contestée ailleurs. Les juntes militaires qui s’y sont installées ont fait de Paris leur bouc émissaire. Dans tout l’espace africain francophone, la parole «souverainiste» prospère. Certes, la propagande russe l’accompagne ou l’amplifie, mais elle ne l’a pas inventée. Un ressentiment profond, teinté d’anticolonialisme, anime les jeunesses africaines.
AGP/28/11/024 Source: Libération