Kankan, 16 déc. (AGP)-L’inspection régionale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, avec le soutien de l’UNFPA, a lancé vendredi, 13 décembre 2024, une vaste campagne de sensibilisation visant à mieux informer la jeunesse sur les sujets de violences basées sur le genre.
Cette campagne inclut des conférences-débats organisées dans des établissements scolaires, (collèges et lycées), ainsi que dans des écoles de santé et des universités, afin de véhiculer des messages sur les conséquences des violences basées sur le genre (VBG), des mutilations génitales féminines (MGF) et des mariages d’enfants, tout en présentant le dispositif juridique mis en place par l’État guinéen.
Cette séance de sensibilisation est une occasion pour la structure organisatrice de créer des clubs « champions de changement » pour promouvoir l’égalité des sexes et lutter contre les violences basées sur le genre et d’autres pratiques néfastes.
La mission de sensibilisation est composée de juristes, de gynécologues et d’agents du ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables.
Fatoumata Kourouma, Assistante à l’inspection régionale de la promotion féminine de Kankan, a souligné que pratiquement, ce sont les jeunes qui sont victimes, surtout les jeunes filles. C’est pourquoi, dit-il, les écoles ont été ciblées pour sensibiliser et éduquer les enfants, afin qu’ils puissent être fiers d’eux et qu’ils puissent, à leur tour, sensibiliser dans les quartiers et toucher un plus grand nombre de personnes.
De son côté, Dr Mohamed Thiam, médecin généraliste au service gynéco-obstétrique de l’hôpital régional de Kankan, a dit qu’il est essentiel de mettre en lumière les conséquences de ces pratiques.
« Les conséquences précoces incluent les hémorragies qui peuvent entraîner des états de choc chez les jeunes filles, pouvant aller jusqu’au décès. Ensuite, il y a la transmission de certaines infections, comme le tétanos, qui est une maladie incurable. Il existe également des conséquences tardives liées à la grossesse, ainsi que d’autres complications hémorragiques liées à l’accouchement. Les dyspareunies, qui sont des difficultés pendant le rapport sexuel, et les infections à répétition font partie des conséquences liées à la mutilation génitale féminine. En ce qui concerne le mariage précoce, il est crucial d’avoir une certaine maturité corporelle et neurologique avant de se marier. L’organisme n’est pas adapté pour porter un enfant durant toute la grossesse, ce qui peut entraîner des conséquences hémorragiques liées aux avortements à répétition et aux ruptures utérines, car la maturité corporelle n’est pas encore acquise. », a-t-il expliqué.
Informée des conséquences des VBG et MGF, Dalanda Mansaré, étudiante à l’école des soins de santé CONSNAK de Karfamoriah, a exprimé son engagement de sensibiliser davantage sur le sujet : « Je dis à toutes les personnes d’arrêter les mutilations génitales. Ne pas exciser les jeunes filles. Nous avons été victimes, mais il est crucial de ne pas faire subir cela à nos jeunes et à nos filles. », a-t-elle conseillé.
A rappeler que la mutilation génitale féminine est un phénomène combattu par les défenseurs des droits de l’homme et de la promotion féminine à l’échelle internationale. Elle concerne 97 % des femmes de 15 à 49 ans en Guinée, plaçant le pays au deuxième rang mondial après la Somalie.
AGP/16/12/024 MKK/CM/AND