Conakry, 14 mars (AGP)- Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) à travers la Direction Nationale des Affaires Politiques et de l’Administration Électorale (DNAPAE), a organisé vendredi, 14 mars 2025, un atelier de restitution du rapport Final de l’évaluation des partis politiques dans un réceptif hôtelier de Conakry.
La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, en présence du ministre Directeur de cabinet de la primature, des représentants du CNT, de la CEDEAO, des Diplomates accrédités en Guinée, des partenaires techniques et financiers ainsi que des représentants des partis politiques évalués.
Selon la Directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale, Mme Djénabou Touré, cette activité s’inscrit dans la dynamique de rectification institutionnelle initiée par les autorités du pays afin de garantir un environnement politique transparent, juste et respectueux des lois de la République. Elle a souligné que l’objectif principal du présent atelier est de présenter les résultats de l’analyse des documents complémentaires des partis politiques mis en observation, suspendus et évalués sur une période de 90 jours.
Le travail a permis de connaitre la conformité des partis politiques par rapport aux exigences légales et identifier ceux qui sont en situation de suspension ou de non-conformité, a-t-elle indiqué.
Plus loin, la Directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale, a fait savoir que ce rapport sur l’évaluation des partis politiques n’est pas une chasse aux sorcières parce que, dit-elle, il y a trois (3) ans que le département à travers sa direction est en train de travailler pour assainir l’espace politique guinéen.
« A la prise du pouvoir le 05 septembre 2021, on était à 350 partis politiques en Guinée. On est revenu au moment de la prise de fonction du général El hadj Ibrahima Kalil Condé, à 211 partis politiques, et aujourd’hui vous venez de suivre la présentation de 99 partis politiques qui ont émergé du lot en deux (2) formats ; il y en a qui ont des observations, notamment la non tenue des congrès dans les instances des partis pendant 10 ans ; il y a d’autres qui ont 15 années de retard de tenue de congrès. Cela veut dire que quand vous créez une association politique et que vous ne renouvelez pas vos instances, ce n’est plus de la démocratie. Il y a des instances qui doivent être renouvelées à la base chaque 2 ans, 3 ans, 4 ans, 5ans ou 10 ans conformément aux contenus des statuts et règlements intérieurs des partis. Donc, il faut que les gens soient capables d’aller aux congrès pour renouveler les instances, c’est ça une association politique. 28 partis ont des observations parce qu’ils doivent globalement aller aux congrès, et dans le lot des 28, il y a également ceux qui doivent finaliser leurs bilans comptables. Mais par contre, 99 partis politiques sont libres d’exercer leurs activités, ça veut dire qu’ils ont tous fourni les documents nécessaires, ce n’est pas du tout une chasse aux sorcières», a-t-elle mentionné.
Dans la même logique, Mme Camara Djénabou Touré a ajouté que cette démarche met en application les dispositions légales, et/ou les textes qui gouvernent les partis politiques.
« Un parti ne doit pas être la propriété d’un individu, un parti ce n’est pas une entreprise et son patron qui l’a créée, un parti c’est une association d’hommes et de femmes qui ont les mêmes valeurs et qui ont un programme commun », a-t-elle insisté.
Pour terminer, elle a dit que l’objectif de cet exercice est de contraindre chaque leader à laisser la place conformément au statut et règlement intérieur de son parti, à chaque membre du bureau exécutif d’exécuter le mandat qu’il a et les tâches qui lui sont confiées.
« Ce qu’il faut retenir, 28 partis politiques sont suspendus, 4 en observation et 99 sont en conformité avec les textes », a-t-elle conclu.
De son côté, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, El Hadj Ibrahima Kalil Condé, a dit que ce rendez-vous tant attendu et nécessaire, marque une étape cruciale dans le processus de rectification institutionnelle et de refondation de l’espace politique guinéen, en s’inscrivant pleinement dans la vision d’une gouvernance renouvelée, responsable et résolument tournée vers l’avenir du pays.
Il a demandé aux responsables des formations politiques en inadéquation avec les textes réglementaires de se mettre en règle pour le bon déroulement de leurs activités politiques en Guinée.
AGP/14/03/025 TM/FD/CM/CM/AND