Koubia, 15 août (AGP)- En cette période de transition, les acteurs politiques, de la société civile, les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme et même certains citoyens, parlent du retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Or pour en arriver là, il faut nécessairement l’organisation des élections libres, transparentes et crédibles. Comme on le sait, qui dit élections, parle forcément des préalables dont l’établissement d’un fichier électoral crédible.
En Guinée aujourd’hui, tous les acteurs se posent des questions de savoir à quand les élections ? Quelle est la durée du processus électoral ? Et quelles sont les différentes étapes d’un processus électoral ?
Pour répondre à toutes ces questions, nous avons rencontré des acteurs, des cadres expérimentés sur les Organes de Gestion des élections (OGE).
Des doyens et techniciens en la matière. Il s’agit notamment d’ El hadj Ibrahima Sampiring Diallo, ancien maire de Labé et notable de la ville de Karamoko Alfa mo Labé, Ibrahima Sory Kanté, jeune diplômé et membre du démembrement de la CENI à Koubia et Mamadou Aliou Diallo, ancien président de la Commission Electorale Préfectorale Indépendante (CEPI) de Koubia qui a vingt (20) ans d’expérience dans cette structure.
Tous ces intervenants sont pratiquement unanimes sur les différentes étapes de l’élaboration d’un fichier électoral et sa durée dans le processus électoral.
En décrivant les différentes étapes de l’élaboration d’un nouveau fichier sans aucune base de données, ils ont expliqué qu’il faut écrire un cadre juridique dans lequel il est question de préciser le type de citoyen à recenser (âge, situation matrimoniale, identifiant, photo, bref, tous les paramètres que l’on souhaite avoir sur la personne à enrôler dans le fichier). Cette étape doit prendre un (01) mois, selon notre interlocuteur.
Pour atteindre cet objectif, le jeune activiste de la société civile de Koubia rappelle qu’il faut aussi recruter un opérateur de saisie qui a tous les logiciels et paramètres en conformité avec le cadre juridique élaboré. Sans oublier le découpage administratif actualisé sur la base des orientations données par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation détient (MATD).
Poursuivant son témoignage, notre interlocuteur a tenu également à préciser que l’opérateur de saisie doit recruter, former et déployer des agents recenseurs sur toute l’étendue du territoire national. Une activité à réaliser pour une durée deux (02) mois. La même période est mise à profit pour sensibiliser les citoyens sur l’importance du fichier électoral en impliquant les médias, la société civile, la diaspora et autres acteurs concernés.
Le recensement proprement dit des électeurs, conformément aux paramètres établis, doit prendre trois (03) mois au maximum. Mais cette durée dépend des machines de l’opérateur, leur nombre et le nombre des agents que l’opérateur déploie sur le terrain, a-t-on indiqué.
Pour permettre de corriger les erreurs enregistrées pendant l’enrôlement des électeurs, il faut au moins deux (02) semaines soient consacrées à l’affichage des listes électorales au niveau de toutes les circonscriptions électorales à l’intérieur du pays et à l’étranger. Un (01) mois pour la correction, l’identification des Bureau de Vote (BV) et l’affectation des électeurs au bureau de vote en tenant compte des distances comprises entre 1 et 5km conformément au code électoral.
En résumé, nos interlocuteurs indiquent clairement que pour établir un fichier électoral crédible, il faut nécessairement une durée de huit (08) mois car, il y a des étapes incompressibles.
AGP/15/08/022 MAD/CM