Beyla, 03 juin (AGP)-La sous-préfecture de Sokourala, relevant de la préfecture de Beyla, est en proie depuis plusieurs années à une situation préoccupante : l’invasion massive de zébus en provenance de pays voisins, notamment du Mali et du Niger. Ces troupeaux, à la recherche de pâturages, causent d’importants dégâts dans une zone essentiellement agricole.
Conséquences : des cultures ravagées, une baisse drastique de la production agricole et une population locale en détresse. Face à cette crise, plusieurs ressortissants de la localité ainsi que des jeunes agriculteurs ont lancé un cri d’alarme à l’endroit des autorités guinéennes.
« Malgré l’interdiction nationale de la divagation des zébus, nous constatons leur présence en nombre à Hèrèmakono et Tanatou, dans la sous-préfecture de Sokourala », déplore un habitant de la région, sous couvert d’anonymat. « Nous avons tout tenté pour attirer l’attention des autorités, mais rien ne bouge. Nos champs sont dévastés, notre activité principale – l’agriculture – est menacée. »
Autrefois qualifié de « grenier » de la région, Sokourala ne parvient plus à nourrir sa propre population. « Avant, nous produisions assez pour nous-mêmes et pour ravitailler les villages voisins. Aujourd’hui, les récoltes ne suffisent même plus aux habitants », explique un autre agriculteur, visiblement désabusé.
Selon plusieurs témoignages, les éleveurs étrangers arriveraient par centaines avec leurs troupeaux – parfois jusqu’à un millier de têtes – pendant la saison des pluies, période cruciale pour les cultures. « Ces zébus ne sont pas de simples ruminants. Ce sont de véritables dévoreurs. Ils mangent jour et nuit », affirme un autre agriculteur.
Certains accusent des complicités locales. « Ces éleveurs, souvent bien nantis, négocient directement avec certaines autorités locales. Moyennant de l’argent, ils obtiennent le droit de s’installer, sans que personne ne pense aux conséquences désastreuses pour la communauté », dénoncent des habitants.
Face à cette situation, les populations de Sokourala lancent un appel pressant aux autorités nationales pour une intervention urgente. Elles craignent que la situation ne dégénère davantage si rien n’est fait.
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