Conakry, 2 juin (AGP) – À l’approche de la fête de Tabaski 2025, les prix du bétail connaissent une hausse notable sur les marchés de la capitale guinéenne. Un reportage mené par l’AGP au marché de Tanènè, situé dans la commune de Matoto sur l’autoroute Fidel Castro, révèle une flambée des prix des moutons, notamment ceux d’origine locale.
À quelques jours de l’Aïd el-Kebir, les moutons guinéens se négocient entre 4 et 5 millions de francs guinéens, un prix supérieur à celui des moutons importés du Mali. Sur place, vendeurs et acheteurs constatent cette inflation, qui s’explique par plusieurs facteurs, notamment le taux de change et la rareté du bétail local.
Rencontré lundi soir, Mamadou Samba Bah, marchand fraîchement arrivé avec son troupeau, explique :
« Je reviens d’un long voyage. J’étais parti chercher des moutons à revendre ici. Les clients choisissent selon leurs préférences : certains optent pour les moutons, d’autres pour des chèvres. Il faut savoir que les moutons guinéens coûtent plus cher que ceux venus du Mali. »
Selon lui, cette différence de prix s’explique aussi par la variation du taux de change :
« L’année dernière, les moutons maliens se vendaient entre 2 et 4 millions selon leur taille. Cette année, avec le taux de change passé de 74 000 à 95 000 GNF pour 5.000 FCFA, on ne trouve plus de mouton malien à moins de 2.5 millions », précise-t-il.
D’autres vendeurs rencontrés sur place pointent du doigt le manque d’organisation et la faible production locale pour justifier la cherté du bétail guinéen.
« Le prix des moutons guinéens a commencé à 4 millions l’an dernier. Cette année, avec la tendance actuelle, on s’attend à dépasser les 4.5 millions. Il n’y a pas assez de production locale pour répondre à la demande », affirme un autre commerçant.
Face à cette situation, les acteurs du secteur interpellent les autorités.
« Pour redynamiser le marché, l’État doit investir dans l’élevage et soutenir les éleveurs. Une production locale suffisante permettrait de réduire la dépendance aux importations et de faire baisser les prix pour les consommateurs », plaide un vendeur.
AGP/02/06/2025 TAK/MKC/AND