Confrontées à une dégradation croissante du cadre de vie et à la multiplication des dépôts d’ordures sauvages le long de la route Le Prince, les communes de Matoto et Lambagny ont décidé de passer à l’action. Une réunion de concertation s’est tenue ce mercredi 16 juillet à la mairie de Matoto, réunissant les autorités locales, les acteurs communautaires et les commerçants implantés en bordure de route. Objectif : bâtir une réponse concertée, durable et ferme face à l’insalubrité.
Une mobilisation intercommunale inédite
Cette rencontre, initiée par les présidents des Délégations Spéciales de Matoto, M. Moussa Diallo, et de Lambagny, El Hadj Fafa M’Bira Mané, a rassemblé plusieurs parties prenantes : chefs de quartiers riverains, vendeurs de bœuf et de meubles installés le long de la voie, ainsi que les agents de la garde communale. Tous ont été conviés à échanger autour d’un constat alarmant : l’état avancé d’insalubrité sur cet axe majeur de la capitale.
Dans son intervention, M. Moussa Diallo a salué l’implication des chefs de quartiers et des responsables communautaires, tout en rappelant la gravité de la situation. « Il est temps de passer à une nouvelle étape. Laisser les ordures envahir nos rues n’est plus acceptable. Nous devons, ensemble, redonner à la route Le Prince toute sa dignité », a-t-il martelé.
Son homologue de Lambagny, El Hadj Fafa M’Bira Mané, a abondé dans le même sens, appelant à une prise de conscience collective. « Ce n’est pas une affaire de mairie seulement. C’est une responsabilité partagée. Chaque citoyen doit comprendre qu’il a un rôle à jouer pour préserver notre environnement », a-t-il insisté.
Vers une application du principe « pollueur-payeur »
Prenant la parole, le vice-président de la commune de Matoto, M. Mahamadou Sylla, a proposé d’aller au-delà de la sensibilisation traditionnelle. Il a plaidé pour l’application rigoureuse du principe du pollueur-payeur, afin de responsabiliser les citoyens fautifs par des sanctions concrètes. Selon lui, cette démarche est essentielle pour inverser la tendance.
« Il ne suffit plus de sensibiliser, il faut sanctionner. Celui qui salit doit payer. Il faut envoyer un message clair : l’impunité est terminée », a-t-il déclaré. Il a également appelé à une coordination renforcée entre les services techniques des deux communes et les chefs de quartiers, en vue de mutualiser les efforts, planifier des opérations d’envergure et assurer un suivi régulier.
Une route stratégique à reconquérir
La route Le Prince, axe stratégique de Conakry, est aujourd’hui l’un des plus touchés par l’encombrement, l’occupation anarchique et les dépôts d’ordures. Sa salubrité est devenue un enjeu majeur, à la fois sanitaire, sécuritaire et économique. La volonté exprimée par les deux communes de s’attaquer conjointement au problème marque un tournant dans la gouvernance locale.
À l’issue de la réunion, plusieurs engagements ont été pris : lancement imminent d’opérations de nettoyage, démantèlement progressif des points de dépôt sauvage, actions de sensibilisation ciblées et mise en place d’un comité de suivi intercommunal.
Un message fort contre l’incivisme urbain
À travers cette initiative, Matoto et Lambagny espèrent impulser une dynamique vertueuse dans la gestion des déchets et adresser un signal fort aux citoyens : l’ère de la complaisance face à l’incivisme est révolue.
« Cette route doit redevenir un axe propre, fluide et respecté. Nous devons faire de cet espace un exemple de civisme et de responsabilité collective », a conclu Moussa Diallo, dans une note d’espoir.
AGP/17/07/2025 IC/MKC/FM