Ratoma, 08 mars (AGP)- Fatoumata Dicko, diplômée en communication, vit sa passion pour la cordonnerie avec succès dans la commune urbaine de Ratoma à Conakry.
Je suis fière de ce je fais
« Je suis diplômée en communication. En fait, la cordonnerie c’est quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas. Après mes études, j’ai eu un boulot à Léro, de là je suis revenue à Conakry. J’ai commencé les reportages avec des journalistes sur le terrain. Après le mariage, je suis rentrée à Labé avec mon mari. Mais le mariage n’a pu fonctionner. Et quand je suis revenue à Conakry, je ne faisais rien que des travaux ménagers, manger, regarder la télévision et dormir. Un ami m’a dit un jour, Dicko ne reste pas à la maison, sors j’ai quelque chose pour toi. Je suis venue dans son atelier, il me dit de gérer à côté un kiosque d’orange money ; en disant que la cordonnerie n’est pas le travail d’une femme. Quand je suis rentrée dans l’atelier, j’ai vu la façon dont lui et son équipe travaillaient, immédiatement je me suis intéressée. C’est là où j’ai commencé à pratiquer la cordonnerie. », a-t-elle expliqué.
Poursuivant son récit, Fatoumata Dicko, souligne : « Dans ce métier, je n’ai pas eu beaucoup de difficultés. Sans mentir, j’ai évolué avec des gens qui me comprenaient. Dès que j’ai commencé le travail, ils ont vu que j’ai l’amour du métier, ils m’ont soutenue de façon extraordinaire. Les gens se moquaient de moi en disant qu’une femme ne doit pas pratiquer ce métier. Ce n’est pas difficile d’être dans la cordonnerie en tant que femme, il faut percevoir la chose positivement, pourtant, il n’y a aucun miracle dedans. Pour moi, ce n’est pas difficile peu importe ce que les gens disent, moi je sais que c’est ici que je gagne ma vie. Je suis fière de ce que je fais ».
Plus loin, elle parle des conditions de travail : « La majorité de nos achats se passe en ligne et on a une page Facebook. Le nom de notre page Facebook, c’est ‘’Royale 24’’. On n’a pas d’apprentis femmes ici, il n’y a que 4 apprenants mais depuis l’ouverture des classes, ils ne viennent plus vu les occupations avec les cours. La plupart de nos produits sont commandés. Les matériels que nous utilisons sont importés. Nous travaillons tous les jours même les dimanches surtout avec le mois de ramadan, je travaille jusqu’à 18 heures, je rentre et je reviens à 20 heures pour continuer le travail jusqu’à 00h. Pour le moment je suis satisfaite malgré que l’être humain soit naturellement insatisfaisant. Mais pour le moment, ce métier est rentable, je ne peux pas m’en passer à moins que je sois empêchée pour des raisons sociales ou de santé. Je sais que quand je viens ici, c’est pour un objectif, c’est ici que je gagne ma vie. Je vais m’en sortir un jour parce que je ne compte pas rester ici pour toujours », a-t-elle fait savoir avant de faire une invite :
« Le message que je lance à toutes les femmes, il n’y a pas un métier qui appartient exclusivement aux hommes, il suffit d’avoir le courage et l’amour de ce qu’on fait. Il n’y a pas de sot métier. La journée internationale des femmes, pour moi c’est une journée à travers laquelle les femmes sont honorées. Actuellement les femmes se battent très bien ; il y a des femmes ministres; les grandes entreprises sont gérées par des femmes. Je pense que c’est une journée honorable pour les femmes. J’ai vraiment besoin d’aides financières et matérielles. Ce n’est pas du tout facile, on a des difficultés. Donc nous tendons la main aux autorités afin de nous aider à développer nos actions’’, conclut Fatoumata Dicko.
AGP/08/03/025 DAC/CM/AND