Des cheminées qui fument, des poussières chargées de plomb associées à des odeurs âpres : les habitants de Vindoulou, près de Pointe Noire, n’ont d’autre choix que de subir le cocktail toxique, auquel ils sont exposés depuis plusieurs années.
Une usine de la société indienne Metssa Congo, l’un des principaux recycleurs de batteries au plomb usagées, serait responsable de la pollution de l’air inhalé par ces hommes, femmes et enfants, dont les examens ont révélé un taux alarmant de plomb dans le sang, et entraînant des problèmes de santé.
Metssa Congo, entreprise indienne de droit Congolais est l’un des principaux recycleurs de batterie usagées au plomb, l’un des métaux les plus dangereux de la planète. Cyrille Ndembi, mène un combat juridique contre cette société, avec un collectifs de voisins, pour obtenir la fermeture et la délocalisation de l’usine.
Lui, et sa famille souffrent d’une pneumonie chronique depuis leur arrivée dans le quartier en 2019.
« Nous avons consulté un laboratoire, qui a fait des prélèvements, les analyses ont été effectuées en France au laboratoire CERBA et il s’est avéré que nous sommes intoxiqués au plomb. Et c’est sur un échantillon de 26 personnes. ((Fort de tous ces éléments nous nous sommes constitués en collectif. Nous avons porté plainte contre la société)) Au moment où nous vous parlons, le juge de référé administratif a ordonné la suspension des activités de cette usine de façon provisoire, en attendant le jugement au fond. Mais tant qu’ils continueront à travailler nous restons exposés et nous continuons à inhaler ces gaz toxiques qui nous rendent de plus en plus malades.», explique Cyrille Traoré NDEMBI, représentant du collectif des riverains METSSA CG.
Fréderic MAVOUNGOU, Pharmacien Biologiste, confirme la dangerosité de ces émanations toxiques sur la santé des habitants du quartier : « Effectivement les taux que nous avons retrouvés de plombémie dans le sang ,était assez significatif pour que scientifiquement il n’y ait pas de doute que vraiment cela venait de cette usine par ce que par radio concentration , c’est-à-dire ceux qui étaient les plus proches de l’usine avaient les taux les plus élevés .»
Arun Goswami, le patron du groupe Metssa, a affirmé dans le journal d’investigation the EXAMINATION, que la société METSSA travaillait dans le strict respect des normes industrielles internationales.
L’intoxication au plomb n’ayant été avéré que sur un échantillon de la population, il revient désormais à la cour de décider si l’usine en serait la cause . D’ici là, d’autres cas pourraient se révéler.
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