18 Octobre 2020 – 18 Octobre 2022
Cela fait aujourd’hui 2 ans jour pour jour, que nous quittait l’une des personnes les plus chères de notre environnement familiale et professionnel.
Un fils, un frère, un époux, un père
Un oncle, un cousin, un neveu
Un ami, un confident, un adulé
Un collègue, un collaborateur, un maitre, un partenaire
Un camarade d’enfance, un camarade de promotion…
Pour lui, nous ressentons la même compassion. Nous souffrons de son absence. Du manque de sa présence physique, du manque de ses blagues, de son sourire olympien, du manque de son câlin, de sa belle voix à la fois radiophonique et intime.
Celui que nous appelions affectueusement Ben
Daouda de Hadja Fatou
Ben Daouda de la famille Sylla des Iles de Loos
Celui-là qui aimait signer de ses sceaux, la griffe ‘’BDS’’ sur ses œuvres artistiques au service de l’humanité.
Chef des Sports de la presse universitaire de la Faculté des sciences sociales et de la nature
Et de l’Ecole normale supérieure de Manéyah
Chef d’édition au journal parlé de Radio Guinée
Initiateur de l’édition Midi-Info
Correspondant d’Africa No 1
Collaborateur des journaux comme L’Indépendant, Nouvelle Tribune
Agent de l’Agence guinéenne de Presse
Directeur des informations à la radio Liberté FM et Continental FM
Directeur Général de la Radio RKS
Directeur Général de RTG Boulbinet
Directeur Général de l’Agence guinéenne de presse, dernier poste qu’il a occupé.
En dépit de la passion et l’amour pour le métier de journalisme, ce féru de la plume et du micro, a cependant connu un parcours professionnel difficile, jonché d’embuches et de concurrences ; épiphénomènes d’ailleurs intimement liés à un tel environnement pour des raisons politiques, la plupart du temps, et celles des avantages, apparemment.
Contrairement à bien d’autres de la corporation et de sa génération, Ben Daouda sylla a été un homme libre pour ses opinions. Attitude qui a reflété sur son style de communication et de traitement de l’information dans les médias. Un style direct, court, concis et simple pour la compréhension de son public. Aussi, l’audace et la témérité d’aborder les sujets et les questions qui dérangeaient-ils certains, selon leurs positions sociales, mais considérés par Ben, comme la meilleure des manières de servir l’intérêt collectif.
Cette liberté de ton et d’opinion, n’était pourtant aucunement dissociée des règles de l’éthique et de la déontologie du métier de journalisme qui tente de répondre à 06 questions permettant d’atteindre l’essentiel de l’information : qui est un droit pour le public et un devoir pour ce qu’il a été : un journaliste professionnel.
Célébrer la mémoire de Ben, c’est surtout cette volonté de garder allumée la flamme du professionnalisme qu’il a incarnée, afin de traduire à la génération montante les qualités d’un homme de média qui s’est taillé une place de choix dans le cœur de ses concitoyens par le courage, l’excellence et la perfection, à l’image des grands noms de la sphère médiatique en guinée.
Nous espérons que son exemple sera suivi et fera des émules pour le bonheur de la presse nationale. Celui-là qui a vite appris dans la salle de Rédaction que ‘’le journalisme est un métier qui ne nourrit pas son homme’’.
Pour Ben Daouda Sylla, le journalisme est un art. Un espace d’échanges avec les Sans Voix et une courroie de transmission entre les gouvernants et les gouvernés. La passion d’informer était l’unique vocation de Ben. Il a bien assumé sa mission. Et, il n’a fait que çà toute sa vie ; rien d’autres.
Ben qui aimait le journalisme, avait également un penchant pour le cinéma. Il s’amusait souvent à nous rappeler les noms de grands acteurs du cinéma hollywoodien pendant nos causeries de détente. Que ne fut pas sa joie, lorsqu’il a eu la chance de rencontrer aux Etats Unis, durant un voyage d’études accordé aux journalistes, le grand acteur Clin Eastwood, dont l’un des meilleurs films à l’époque était ‘’Le Bon, La Brute et le Truand’’. Ben alliait l’art du métier de journalisme à la passion du cinéma, d’où sa fréquentation habituelle des salles de cinéma, comme Palace, le 08 novembre et le cinéma Club. Habitude qui lui collera la peau durant la jeunesse, jusqu’à faire de lui, à l’âge adulte un noctambule.
Ben, était également celui-là qui aimait écrire… pour mémoire. Il notait tout ce qui paissait sous ses yeux. Son petit secret de rapprocher les faits et de dire les dates avec exactitude dans ses articles de presse et autres magazines. Celui que nous célébrons aujourd’hui à titre posthume a été un homme bien, altruiste, sobre, patient et attirant par sa simplicité.
En ce jour mémorable où nous sommes réunis pour rendre un hommage mérité à Ben Daouda Sylla, nous prions Allah pour qu’il lui accorde le Paradis éternel. Qu’il lui soit rétribué à l’au-delà, les bénéfices de son travail au service de la Nation.
L’homme dont nous célébrons la mémoire ce 18 octobre, 2 ans depuis sa disparition, arraché à notre affection, n’appartenait pas qu’à sa famille biologique seulement. Ben Daouda Sylla était un homme du peuple. Ben Daouda, c’est surtout le pur produit de l’Université guinéenne, et particulièrement celui de l’Ecole Normale Supérieure de Manéyah, en qui la Promotion, oui sa promotion, se reconnait pour la qualité de la formation universitaire et pédagogique, et à travers lui, la fierté d’appartenir à cette génération. C’est le lieu de dire merci à nos formateurs à l’école et dans la vie active. Tous ceux qui ont apporté un tant soient peu leurs attentions pour faire de chacun de nous un produit vendable sur le marché de l’emploi.
Ben, tes camarades de promotion sont là auprès de la famille et continuent à prier pour le repos de ton âme. Nous gardons encore ces souvenirs intenses de l’école que nous avons partagés à des durs moments de vie d’étudiants : Ces petites histoires de moqueries dans les dortoirs ou sous la douche, de sarcasmes, et d’encouragement pour les études, les conseils pendant nos chagrins d’amour d’adolescents, ces moments de foot sur le campus après la classe, ou encore les bals poussières à Gnokhoroya, les randonnées de découverte à Gomboya, Manéyah-ville et Kassognan, aussi le réveil matinal pour courir des distances sur des sentiers escarpés avec l’encadrement militaire du Capitaine Facinet Touré, Officier Major de l’école. Aussi, les cours de tirs avec des fusils d’une autre génération.
Tous ces clichés ont renforcé l’amitié entre nous. Si bien que dans la vie active, nous sommes restés frères et sœurs, en témoigne la chaine de solidarité qui unit nos familles. En témoignent les réunions mensuelles pour nous enquérir de nos problèmes.
Ce soir, tes camarades sont là, auprès de la famille pour témoigner de cette solidarité et partager ces moments de fortes émotions. Non, Ben tu n’es pas mort ; des cieux nous sommes conscients que tu nous regarde. Repose-toi Benito, notre fierté, ton œuvre ne sera jamais oubliée.
Ensembles, les étudiants de l’Ecole normale supérieure de Manéyah ; ta Promotion, implorons la grâce divine pour qu’il t’accorde le Paradis éternel.
AMEN !!!