Le ministre camerounais des Affaires extérieures a convoqué vendredi l’ambassadeur de Guinée équatoriale à Yaoundé à la suite de l’expulsion par ce pays de plus de 200 ressortissants camerounais, a annoncé le ministère dans un communiqué.
L’expulsion a eu lieu « dans l’après-midi du lundi 21 avril 2025, sans notification préalable à l’ambassade du Cameroun à Malabo ou au consulat général à Bata en Guinée équatoriale », précise le texte du ministère camerounais des Affaires extérieures, qui ne donne pas de chiffre sur le nombre de ressortissants expulsés.
Selon plusieurs organes de presse camerounais, il s’agirait d’un groupe de 231 personnes.
Le ministre camerounais Lejeune Mbella Mbella, qui a agi « sur très hautes instructions du chef de l’État » Paul Biya, a convoqué l’ambassadeur de la Guinée équatoriale voisine pour « lui signifier l’indignation et la forte désapprobation du gouvernement camerounais face à ces expulsions récurrentes des ressortissants camerounais du territoire équato-guinéen ».
Yaoundé estime que ces expulsions représentent une violation des conventions de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) « sur la libre circulation et la résidence des ressortissants des pays d’Afrique centrale ».
M. Mbella Mbella « a suggéré que se tienne une consultation urgente sur les questions consulaires. Celle-ci pourrait permettre de résoudre de manière définitive, et dans le respect de la souveraineté des deux pays, cet incident qui ternit l’image de la sous-région Afrique Centrale ».
Toujours selon le communiqué du ministère camerounais, le représentant de Malabo a présenté « ses regrets et ceux de son gouvernement sur cette situation malencontreuse », avant d’indiquer que « la position des autorités camerounaises serait portée à l’attention des autorités de son pays ».
Les tensions entre les deux pays d’Afrique centrale ne sont pas rares ces dernières années.
En 2019, Yaoundé avait accusé Malabo d’avoir commencé à construire un mur à sa frontière en empiétant sur son territoire, ce qu’avait démenti la Guinée équatoriale.
En 2018, la Guinée équatoriale avait affirmé avoir déjoué le 24 décembre 2017 une tentative de « coup d’État » visant à tuer le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dans son palais de Koete Mongomo, à une cinqquantaine de kilomètres de la frontière camerounaise, et menée par des Equato-Guinéens et des « mercenaires » étrangers venus ou tentant de venir par le Cameroun.
Source: AFP