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Faure Gnassingbé, héritier d’une dynastie au pouvoir au Togo depuis plus d’un demi-siècle

Publié le

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Faure Gnassingbé n’est plus président de la République mais reste l’homme fort du Togo,
qu’il dirige depuis 20 ans après avoir succédé à son père Eyadéma Gnassingbé, lequel avait
tenu d’une main de fer ce petit pays d’Afrique de l’Ouest pendant près de 38 ans.

Après une réforme constitutionnelle vivement critiquée par l’opposition qui l’accuse de
vouloir rester au pouvoir, il a prêté serment samedi à Lomé comme président du Conseil des ministres, désormais la plus haute fonction du pouvoir exécutif.

Faure Gnassingbé, qui aura 59 ans en juin, est l’héritier d’une dynastie au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle dans ce petit pays de 8 millions d’habitants où 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et qui figure à la 167ème place sur 189 dans l’index de développement humain des Nations-Unies.

Après avoir étudié quinze années à l’étranger et décroché un diplôme de gestion à Paris et un MBA de la George Washington University aux Etats-Unis, « Bébé Gnass », comme ses
adversaires politiques l’appelaient avec condescendance, s’est hissé au sommet de l’Etat en
2005 juste avant son quarantième anniversaire, à la mort de son père. Son élection avait été émaillée par des violences ayant fait entre 400 et 500 morts selon l’ONU.

Quatre ans plus tard, il n’a pas hésité à envoyer en prison pour 20 ans l’un de ses demi-frères, Kpatcha, pour « tentative de coup d’Etat ».
Ce célibataire endurci sans descendance oficielle a été réélu à quatre reprises dans des
scrutins toujours contestés par l’opposition qui a dénoncé systématiquement fraudes,
irrégularités et répression.

A ses détracteurs qui l’accusent d’autoritarisme, il répondait calmement à l’AFP en 2020 ne
pas se « sentir l’âme d’un dictateur ».

– Constitution sur-mesure –

Une nouvelle Constitution adoptée en avril 2024 a aboli l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel, et institué un régime parlementaire et non plus présidentiel. L’opposition y voit un moyen pour M. Gnassingbé de se maintenir indéfiniment à la tête du pays, tant les nouvelles dispositions lui sont favorables.

Car s’il abandonne la magistrature suprême, devenue un simple titre honorifique, ce n’est pas pour céder le pouvoir.

Selon la nouvelle Constitution, l’exercice du pouvoir réside désormais entre les mains du
président du Conseil des ministres, sorte de super-Premier ministre qui concentre les
fonctions régaliennes et dont le tenant est automatiquement le leader du parti majoritaire à
l’Assemblée nationale.

Ce qui est le cas de M. Gnassingbé, chef de l’Union pour la République (Unir), formation qui a obtenu 108 députés sur 113 lors des législatives du 29 avril 2024.

Selon la précédente Constitution, M. Gnassingbé n’aurait pu briguer qu’un seul dernier
mandat présidentiel en 2025. Le changement de Constitution et son triomphe électoral lui
assurent de rester le maître du Togo pour au moins les six prochaines années.

« C’est une monarchisation qui ne dit pas son nom », estime l’historien proche de l’opposition
Michel Goeh-Akue.

– Médiateur –

Peu amateur de bains de foule et relativement avare de sa parole, le « Jeune Doyen », surnom lancé par le président ivoirien Alassane Ouattara, s’est imposé peu à peu comme médiateur
dans les diférentes crises politiques qui agitent l’Afrique depuis quelques années, comme au Niger ou au Mali.

Et depuis avril, il est le nouveau médiateur de l’UA dans le conflit déchirant l’est de la
République démocratique du Congo (RDC).

La France, ex-puissance coloniale et alliée traditionnelle de la dynastie Gnassingbé, est
particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans cette région volatile d’où elle est peu à
peu chassée suite aux récents coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
M. Gnassingbé multiplie également les eforts pour se rapprocher de l’Occident anglophone:
le Togo a intégré le Commonwealth en 2022 et fait de l’œil à Washington pour bénéficier de
programmes d’aide au développement.

Source: AFP

 

 

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