Conakry, 31 juil. (AGP)-Les présumés auteurs des massacres commis au stade de Conakry, le 28 septembre 2009, vont être situés sur leur sort ce mercredi, 31 juillet 2024 par le Tribunal de Première Instance (TPI) de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.
Un moment de vérité pour les victimes et leurs familles qui attendent cette décision depuis près de 15 ans.
Pour rappel, au moins 156 personnes ont été tuées par balle, couteau, machette ou baïonnette. Des centaines de blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition au stade 28 septembre de Conakry et ses environs, selon les ONG de défense des droits de l’Homme. Au moins 109 femmes ont été violées.
Le procès a duré 18 mois et implique 11 accusés, tous ayant nié les faits qui leur sont reprochés.
Le 22 mai dernier, le procureur Algassimou Diallo a requis des peines sévères contre les accusés, s’alignant sur les demandes des 750 parties civiles. Il a demandé la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans pour les principaux accusés tels que Moussa Dadis Camara, le colonel Tiegboro Camara, Blaise Goumou, Marcel Guilavogui, Abdoulaye Chérif Diaby, et Alpha Amadou Baldé. Tous sont accusés de crimes contre l’humanité, y compris de meurtres, viols et tortures.
Pour d’autres accusés comme le colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo, Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, et Paul Mansa Guilavogui, le procureur a requis des peines de 15 ans de réclusion criminelle. Mamadou Aliou Keita et Cécé Raphaël Haba sont eux confrontés à des peines de 14 ans de réclusion pour crimes contre l’humanité, viols et tortures.
Les partenaires internationaux et les défenseurs des droits humains ont souligné le caractère historique de ce procès, le premier du genre en Guinée.
Pour la tenue de ce procès, les autorités de la transition à leur tête, le Chef de l’Etat, général Mamadi Doumbouya, a signé ce 28 septembre 2022 un protocole d’accord entre la Guinée et le Bureau de la Cour pénale internationale (CPI). La signature de cet accord est intervenue après l’ouverture du procès des évènements douloureux du 28 septembre 2009 dont l’issue est attendue dans les heures qui suivent à Conakry.
AGP/31/07/024 MKC/CM/AND