Conakry, 21 Nov. (AGP)-Le Directeur Général de l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués (AGRASC), Maître Alpha Sény Camara, a animé une conférence de presse, jeudi 21 novembre 2024 à Conakry, au cours de laquelle, il a décliné les activités menées par son institution après 15 mois à la tête de l’institution. Il est également revenu sur les difficultés auxquelles l’AGRASC fait face et les perspectives.
A l’entame de son exposé, Maître Alpha Sény s’est félicité du bilan élogieux de l’AGRASC après 15 moins d’exercice sur toute l’étendue du territoire national. Pour atteindre ce bilan positif, le juriste a signalé que son service a rencontré assez de difficultés.
« Mais ces difficultés ne sont pas peut-être à notre niveau, nous pensons que si toutes les structures avec lesquelles nous coopérons notamment les juridictions, et les autres structures tels que la douane, les impôts, la police et la gendarmerie etc… Nous pensons que si toutes ces structures se mobilisent dans le cadre du respect de la loi, je pense que les résultats devraient être plus élevés que ceux que nous avons aujourd’hui. Nous avons fait des exercices pratiques, nous avons touché du doigt les différentes ordonnances que nous avons reçues, nous avons capitalisé les acquis », a-t-il expliqué.
Selon lui, « un magistrat qui viole la loi, c’est comme un médecin qui tue un patient ». Evoquant les ordonnances reçues, il a indiqué qu’ils ont reçu des ordonnances qui portent sur les saisies qui sont généralement conservatoires car, dit-il, malheureusement ils n’ont pas obtenu des décisions définitives qui leur permettent d’exiger les fonds et les biens pour les avoirs que l’Etat doit avoir sous ses escarcelles.
« Donc, nous attendons que les juridictions prennent ces décisions de confiscation. Ce qui permettra à l’AGRASC via l’État de capitaliser en fin de compte les avoirs qui appartiendraient à l’Etat ou à certains citoyens qui ont été atteints par la faute de certaines juridictions en termes de condamnation. Ça veut dire que notre travail prend plus de temps à engendrer les avoirs pour l’Etat mais il tend aussi à obtenir des fonds qui nous permettraient d’indemniser des citoyens qui ont été abusivement atteints par les juridictions », a-t-il fait savoir.
S’agissant de la capitalisation des différentes ordonnances portant saisie de certains fonds et de certains immeubles, et d’autres plantations, le magistrat a notifié que la valeur de tous ces biens s’élève à 300 milliards GNF.
« C’est-à-dire, si nous annonçons 300 milliards, ce n’est pas que nous avons en espèces 300 milliards, mais nous avons dans la somme des différentes ordonnances rendues, lorsque que nous les capitalisons, nous avons 300 milliards. Et nous avons une soixantaine d’immeubles toujours dans le cadre des saisies conservatoires. Nous avons en espèce au trésor public, cet argent qui est aussi le fruit des décisions de justice, 655 millions de GNF aujourd’hui, et 58.000 euros. Ces deux montants sont dans les caisses de l’Etat à travers la caisse de dépôt et de consignation », a-t-il soutenu.
Pour clore, le patron de de l’AGRASC, a annoncé les perspectives de son service :
« Nous avons pour perspectives, de se battre pour que dans chaque région administrative qu’il y ait un représentant de l’AGRASC. Ça veut dire que l’Etat sera dans l’obligation de donner plus de subvention que nous en recevons maintenant. Que les Guinéens comprennent que le dernier maillon de la chaîne pénale qui est l’AGRASC est un instrument de l’Etat, pour l’Etat et contre l’Etat. Parce que les gens croient que la loi, c’est simplement contre les citoyens. L’AGRASC est pour les citoyens, il est pour l’Etat, mais il peut être aussi contre l’Etat parce que s’il y a exercice abusif dans certaines structures sur instruction de l’Etat, l’AGRASC est dans l’obligation d’indemniser les victimes », a-t-il laissé entendre.
AGP/21/11/2024 AOK/CM/AND