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Guinée : La mécanique, un métier envahi par les mineurs

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Conakry, 30 Déc. (AGP)- La mécanique notamment celle de motos est aujourd’hui un métier de plus en plus embrassé par les jeunes guinéens dont l’âge varie entre 5 à 17 ans. La floraison des motos taxi a vite donné naissance à de nombreux garages mécaniques un peu partout aux abords des routes et dans les quartiers à travers tout le pays.

Dans ces garages de fortune, les  mineurs sont les plus nombreux qui très souvent, essaiment sur des engins en panne comme des mouches.

A Cosa camp carrefour, un coin de la capitale inondé de garages motos, nous avons rencontré maître Lamine appelé par tous ces apprentis « Kôtô Lamine » qui signifie dans la langue locale Poular « Grand frère ». Ce maître garagiste a une dizaine d’enfants qui apprennent la technique de réparation des motos. Il nous confie que la plupart de ses apprentis mineurs n’a pas été scolarisée. Certains sont à l’école coranique et d’autres ont abandonné l’école pour se lancer dans la mécanique. « Ils m’ont été tous confiés par leurs parents » nous rassure maître Lamine.

Amadou Oury âgé de 14 ans est l’un des apprentis de Kôtô Lamine, qui souligne qu’il va d’abord à l’école coranique chaque matin avant de venir au garage. Pour lui, il y a plein d’autres affaires dans la mécanique « Chaque jour quand je viens je gagne un peu soit dans le dépannage avec nos maîtres ainés, soit dans la vente des petits blonds que nous ramassons et que nous revendons à certains clients à 1000, 2000 ou 5000 francs guinéens. Il y a aussi l’huile de vidange que des gens viennent chercher tout ceci me rapportent »   

A Mafanco, un autre quartier de Conakry situé dans la commune de Matam est considéré comme berceau des pièces de rechange  de toute sorte pour les motos en Guinée. Les trottoirs de ce quartier sont envahis par les garages de motos. Ousmane Keita, 10 ans nous déclare ceci « J’ai aimé ce métier à cause d’un ami qui,  à l’enfance,  conduisait déjà la moto de son père parce qu’il était mécanicien. Cela m’a excité pour la mécanique. Aujourd’hui ça me rapporte beaucoup, je gagne dans le dépannage, je revends aussi les pièces gâtées aux ferrailles ».

La mécanique est aussi une passion pour certains jeunes guinéens, c’est le cas de Abou Mindica Camara diplômé en langue française de l’Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée (ISSEG). Il est dans la mécanique depuis 1995 quand il faisait la 7ème année ; aujourd’hui il a son propre garage à Coléah autoroute.

« La mécanique c’est vraiment une passion pour moi. J’ai aimé ce métier depuis quand je faisais la 7ème au Collège Marien NGouaby de Boffa en 1995 à travers mon tuteur qui était un maître mécanicien de motos à Boffa. J’ai fini l’université depuis  2012 mais je continue  dans la mécanique. Aujourd’hui j’ai mon propre garage avec cinq (5) apprentis, suis maître,  je vends les pièces de motos et toute ma vie est liée en ce moment à la mécanique ». Il ajoute que parmi ses 5 apprentis,  il y a deux (les plus petits) qui sont venus se confier à lui pour leur  apprendre la mécanique moto.

A télémélé, nous avons rencontré Hassane Sow dans son garage situé au centre-ville de la préfecture de Boké  situé à plus de 300 kilomètres de Conakry. Clés en mains avec ses 9 apprentis tous  mineurs dont l’âge varie 9 entre  13 ans en train de segmenter le moteur d’une moto. Le plus petit Habib 9 ans est venu dans la mécanique par la curiosité.

« Chaque fois je voyais mon ami très sale et il m’étonnait dans sa tenue de travail sale, je me posais la question où il se  salissait chaque jour. Une fois j’ai décidé d’aller avec lui voir son travail, et depuis je suis resté dans ce garage avant même d’informer mes parents à travers mon ami » explique-t-il.

La mécanique, métier difficile à apprendre mais attire des enfants guinéens par son universalité parce que pratiquée partout. C’est le cas d’Aboubacar Soumah âgé de 10 ans que nous avons rencontré au quartier Bolondé dans la Commune Urbaine de Boffa situé à 146 km de Conakry.

« Moi j’aime la mécanique parce qu’on peut la pratiquer partout même dans les villages, partout où rentre un engin. Je ne suis jamais allé à l’école mais suis dans tous les coins Boffa pour les dépannages grâce à mon maître qui m’a pris tout petit sans l’avis de mes parents »

La prolifération des garages mécaniques dans le pays entraine aujourd’hui plusieurs enfants dans l’abandon scolaire et relance la question sur la problématique du travail des mineurs dans les métiers de force.

Dossier à suivre ….

AGP/30/12/ 2022                   BOS/CM

 

     

 

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