Conakry, 24 oct. (AGP)- Étranglée par l’émotion, Saran Cissé, l’une des victimes des malheureux évènements du  Stade du 28 septembre  en Guinée a fait des révélations graves sur les présumés auteurs de ces crimes.

Elle a fait des révélations lundi, 23 octobre 2023  au tribunal de Dixinn  délocalisé à  la Cour d’Appel de Conakry, en son audience criminelle, sous les auspices du président dudit tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara.

Venue pour défendre la démocratie dans ce temple de jeu, déclare-t-elle à la barre, Saran Cissé, enseignante de profession et membre de la commission d’organisation des évènements du 28 septembre a payé très cher les frais de sa participation à la manifestation survenue le lundi, 28 septembre 2009 à Conakry.

« Lorsque les tirs ont commencé au Stade, chacun cherchait à sauver sa tête. Quant à moi, j’ai escaladé un mur vers Gamal pour tomber en fin dans la cour de cette école. Mes oreilles saignaient. C’est dans cette douleur que deux policiers m’ont trouvée là, j’ai essayé de leur faire comprendre que je suis à jeûne malheureusement ils m’ont violentée et m’ont fait tout ce qu’ils voulaient », déplore cette pauvre dame.

Au mois de décembre 2009, selon elle, elle a jugé opportun de quitter la Guinée pour aller au Sénégal pour ne pas que sa famille sache ce qu’elle a subi au Stade en ce jour de manifestation contre une éventuelle candidature de l’ex président de la transition, le capitaine Moussa Dadis Camara.

Répondant à une question du substitut du procureur relative à la violence dont elle a fait l’objet, Saran Cissé en larmes dira qu’elle ne peut pas expliquer tout ce qu’elle a subi au tribunal si non elle risque de vendre ses enfants (déshonorer ses enfants).

Plus loin, elle a dit que  sur le chemin du retour, elle a rencontré un groupe de militaires qui patrouillait vers Mömö liberté qui l’ont sévèrement violentée avant d’être récupérée  par la croix rouge pour être admise d’urgence à l’hôpital Donka.

Elle a par ailleurs rappelé avoir perdu l’un de ses cousins au Stade qui n’avait que 16 ans et jusqu’à présent, selon elle,  le corps de cet adolescent n’a pas été retrouvé.

AGP/24/10/023                       TB/CM