Conakry, 15 fév. (AGP)- Témoin des avocats de la partie civile, Mamadou Chérif Diallo, père d’une  victime a fait sa déposition ce mercredi, 14 février 2024, sur les tristes événements survenus le 28 septembre 2009, au tribunal de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry.

A l’ouverture de l’audience criminelle, ce témoin a déclaré devant le tribunal avoir perdu son fils, Thierno Mouhamadou Barry après le passage des militaires en provenance du Stade du 28 septembre à Koloma, non loin de son garage.

Le 28 septembre 2009, selon Mamadou Chérif Diallo, il était au garage avec ses apprentis y compris la victime en train de travailler. Ce n’est qu’à la pause, dit-il, j’ai dit à Thierno Mouhamadou Barry d’aller à  la maison comme d’habitude,   pour nous envoyer notre repas.

C’est sur le chemin de retour, regrette le témoin, que Thierno Mouhamadou Barry,  âgé de 17 ans, a rencontré des militaires qui ont aussitôt ouvert le feu sur lui avant de prendre le repas dont il portait sur lui pour soulager leur appétit.

Aussitôt,  la nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre dans cette localité réputée être le 《bastion》 de l’opposition politique.

《 Les amis m’ont dit que des militaires ont tiré sur un mécanicien sachant que c’était mon fils. Arrivé sur les lieux du crime, j’ai vu mon fils en tenue de travail couché dans le sang alors que je l’avais envoyé pour prendre notre manger》, regrette ce quinquagénaire avant d’ajouter qu’il y avait 8 impacts de balle sur son buste.

A l’en croire, ces militaires ne se sont pas limités seulement à  l’élimination physique de son fils, mais ils se sont servis du repas que la victime a tiré avant de tirer dans le bol qui contenait le repas.

De passage sur les lieux, nous avons alerté la croix  rouge qui est venue prendre le corps de mon fils pour la morgue de Donka. Arrivé à Commandanya, un militaire nous a dit de nous arrêter mais le chauffeur ne s’est pas arrêté, c’est ainsi, il a tiré sur le pneu de leur véhicule avant de nous laisser finalement partir pour déposer le corps de mon enfant à la morgue de Donka》, déplore ce témoin avant d’ajouter que la morgue était complètement remplie de victimes.

Il a par ailleurs déploré le fait qu’il n’ait pas retrouvé le corps de sa progéniture lors de l’exposition des corps des victimes des événements du 28 septembre 2009 à la grande mosquée Fayçal.

AGP/15/02/024                      TB/CM