Conakry, 23 avr. (AGP)- Les audiences criminelles dans sa phase « confrontation » ont repris lundi, 22 avril 2024, au tribunal de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry, sous l’égide du président dudit tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara.
A l’ouverture, le procureur Algassimou Diallo a indiqué que le parquet a voulu que le tribunal confronte le médecin légiste Pr Hassane Bah, l’ex directeur général de la police, général Valentin Haba et l’ex ministre de la Santé, colonel Abdoulaye Chérif Diaby sur la remise effective des 54 corps. Parce que, dit-il, Valentin Haba avait dit lors de son passage qu’il y avait au total 54 corps qui, sur instruction du général Toto, avaient été remis au colonel Abdoulaye Chérif Diaby, cependant lors de l’interrogatoire de ce dernier, il a nié complètement la remise de ces corps et le Pr Hassane Bah a indiqué au tribunal qu’il avait reçu 58 corps au total.
Suite aux déclarations contradictoires, le commun des mortels a le droit de se demander ce qu’on a fait avec le reste des corps non déclarés.
A la barre, la question relative à la remise de ces corps a été posée au Pr Hassane Bah, au général Valentin Haba et au colonel Abdoulaye Chérif Diaby. Les deux derniers sont unanimes sur les 54 corps tandis que le premier soutient avoir reçu 58 corps dans des camions militaires.
Répondant à cette question, le général Valentin Haba a confirmé que le soir du 28 septembre 2009, des camions ont été envoyés au camp Samory. Après le décompte, ils ont dit qu’il y en avait 54 et le général a demandé à ce que les corps soient remis au ministre de la Santé.
A la question de savoir si les 54 corps avaient effectivement mis à sa disposition sous ordre du général Mamadouba Toto Camara, le colonel Abdoulaye Chérif Diaby a dit que le général Toto lui avait dit voici 54 corps qui sont dans les camions, les médecins militaires sont là, ils vont les convoyer à la morgue pour les remettre au médecin légiste.
Quant au Pr Hassane Bah, il a réitéré avoir reçu 58 corps au niveau des deux morgues. Ces corps, selon lui, étaient déjà en voie de décomposition. Puisque, dit-il, ils étaient probablement embarqués dans des camions complètement bâchés stationnés sous le chaud soleil.
AGP/23/04/024 TB/CM