Kankan, 26 mars (AGP)- Dans un communiqué lu lundi, 24 mars 2025, le procureur du tribunal de première instance de Kankan a exprimé sa profonde indignation face aux cris de détresse persistants des femmes en Guinée.
Il a fermement condamné l’affaire criminelle impliquant Bangaly Traoré, accusé du meurtre d’Adama Konaté, survenu jeudi, 20 mars 2025, au quartier Banankoroda, dans la commune urbaine de Kankan.
Le procureur a également exprimé son indignation face à la diffusion de vidéos de l’accusé sur les réseaux sociaux, où il apparaît sous perfusion à l’hôpital du camp militaire, ainsi qu’à l’absence d’assistance à une personne en danger lors de l’agression de la défunte. Bien que le procès de Bangaly Traoré ne soit pas encore programmé, son affaire suscite déjà de vives réactions au sein de la population de Nabaya.
Lors d’une conférence de presse dans la soirée du lundi 24 mars, le parquet a condamné la diffusion sur les réseaux sociaux d’images et de vidéos du drame, soulignant que ces actes blessent non seulement la famille de la victime, mais interpellent également les organisations de défense des droits des femmes. Ces comportements sont considérés comme des violations des articles 31, 32 et suivants de la loi relatives à la cyber sécurité, aggravant ainsi le trouble à l’ordre public et entravant les efforts de justice.
Le parquet a également exprimé des préoccupations concernant des fuites d’informations émanant de certains membres de la chaîne pénale, y compris des forces de sécurité et du médecin ayant initialement pris en charge cette affaire.
De plus, il a dénoncé la passivité de certains agents de la police et de la gendarmerie nationale durant les faits, assimilable à une non-assistance à personne en danger et à une trahison de leur mission fondamentale de protection des citoyens.
« Le Parquet relève des suspicions de fuites émanant de membres de la chaîne pénale (forces de sécurité, médecin traitant) ayant géré en premier cette procédure. La passivité d’éléments de la police et de la gendarmerie nationale lors des faits, pouvant être assimilée à une non-assistance à personne en danger et à une trahison de leur mission fondamentale de protection des citoyens, est fermement dénoncée. Une enquête sera diligentée pour identifier les auteurs, complices de la diffusion illicite, ainsi que les responsables de la violation du secret des enquêtes et de l’instruction judiciaire », a-t-il martelé.
Le parquet a classé cette affaire en « urgence extrême » et a promis un procès public dans les plus brefs délais, en vue d’appliquer la sanction maximale prévue par la loi à l’encontre de Bangaly Traoré.
« Cette affaire fera l’objet d’un procès public dans les plus brefs délais, en vue d’appliquer la sanction maximale prévue par la loi. Le parquet présente ses condoléances les plus sincères aux femmes de Guinée, particulièrement à celles de Kankan, ainsi qu’à l’ensemble de la population guinéenne. Réaffirme son engagement à garantir une justice impartiale et ferme, conforme aux attentes de la société » dit-il.
Le Parquet a tenu à démentir les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux concernant la mort du principal suspect. Contrairement à ces fausses informations, le nommé Bangaly TRAORÉ est bel et bien en détention à la maison centrale de Kankan, où il attend son procès assure le procureur.
AGP/26/03/025 MKK/CM/AND
