Kindia, le 13 mars (AGP)- Le mois de mars est traditionnellement dédié à la célébration des femmes, mettant en avant leur force, leur courage et leur résilience. C’est aussi une occasion de valoriser celles qui exercent des métiers souvent perçus comme exclusivement masculins.

C’est dans ce cadre que l’AGP, à travers son correspondant préfectoral de Kindia, a rencontré Adama Bah, une jeune femme qui défie les hommes en conduisant une moto-tricycle pour vendre des canettes de jus dans la cité des agrumes.

Adama Bah est une figure unique à Kindia. « Je conduis la moto-tricycle. Ce sont des jus que je transporte. Chaque matin, je vais au magasin, je prends des stocks et je les livre aux clients », explique-t-elle avec fierté.

Originaire de Télémélé, elle a appris cette activité de son père et s’y est attachée au fil du temps. « Ce travail est souvent réservé aux hommes, mais les femmes aussi peuvent le faire. À Kindia, je suis la seule femme à conduire une moto-tricycle », dit-elle.

Malgré sa détermination, Adama Bah fait face à de nombreuses difficultés.

« Les clients sont parfois compliqués, et la circulation est très difficile. Beaucoup d’usagers ne respectent pas le code de la route, ce qui crée des embouteillages et des risques d’accidents. » Explique-t-elle.  Pourtant, ces obstacles ne l’ont pas découragée. Elle est fière de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille grâce à son travail.

Adama Bah lance un appel aux femmes et aux jeunes filles : « Je veux encourager toutes les femmes à travailler, à ne pas rester inactives. Avoir son propre revenu permet d’être indépendante et d’avoir plus de liberté. J’ai étudié jusqu’en 10ème Année et j’ai un diplôme en plomberie sanitaire. Je veux montrer à l’opinion, qu’une femme peut exercer n’importe quel métier si elle en a la volonté. » dit-elle.

Elle saisit l’occasion pour interpeller les autorités et les personnes de bonne volonté :

« L’État doit nous aider, nous les femmes courageuses qui nous battons au quotidien. Par exemple, ma moto est en panne et j’aurais besoin d’une autre pour continuer mon activité. Toute aide serait la bienvenue », a-t-elle sollicité.

Adama Bah incarne parfaitement l’esprit de la Journée internationale des droits des femmes, rappelant que l’émancipation passe aussi par l’indépendance économique et la volonté de briser les barrières sociales sans nuire à sa réputation de femme. Son parcours inspire et met en lumière l’importance du travail féminin dans tous les secteurs d’activités.

AGP/13/03/025                                TS/CM/AND