Labé, 26 oct. (AGP)- La célébration de la Journée internationale de l’enseignant a pris des allures de tribune revendicative samedi, 25 octobre 2025 à Labe.
Réunis à l’amphithéâtre de l’ENI-CFP, les acteurs du système éducatif de la région ont profité de la présence du ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Jean Paul Cedy, pour exprimer sans détour leurs préoccupations.
La cérémonie, placée sous la présidence du ministre, a mobilisé syndicats, enseignants, encadreurs et représentants de parents d’élèves venus marquer cette journée dédiée à la reconnaissance du métier d’enseignant.
Dans un discours empreint de franchise, le secrétaire général du syndicat de l’éducation, Pépé Balamou, a salué l’engagement des enseignants avant de dénoncer leurs conditions de vie et de travail.
« Il y a les médecins qui sauvent des vies, les forces de défense et de sécurité qui protègent les populations, et les enseignants qui préparent les enfants. Ces trois corps, on ne peut pas les payer à leur juste valeur. Mais si on ne peut pas, faisons au moins en sorte qu’ils ne soient pas misérables », a-t-il lancé, sous les applaudissements.
Le syndicaliste a également pointé du doigt la surcharge de travail de nombreux enseignants, contraints, selon lui, de faire « le cheval » entre plusieurs sous-préfectures.
« Certains ont jusqu’à 40 heures de cours par semaine, dans plusieurs écoles, pour un seul salaire. Ce n’est pas normal », a-t-il déploré, tout en rendant hommage aux directeurs d’écoles qui assurent seuls tout le cycle d’enseignement, parfois épaulés par un seul enseignant communautaire.
Abordant la question des enseignants contractuels, Pépé Balamou s’est interrogé sur la cohérence des chiffres avancés par les autorités.
« On avait recensé 19 000 enseignants manquants. Après des recrutements récents, on nous parle encore de 18 000 postes vacants. Où sont passés les enseignants recrutés ? Il y a une injustice dans la gestion du personnel », a-t-il dénoncé.
Le syndicaliste a aussi critiqué le traitement réservé aux contractuels, estimant que les engagements pris par le gouvernement n’ont pas été respectés.
« On leur verse un million de francs guinéens, un montant qui n’a jamais été mentionné dans le protocole additionnel signé avec les trois ministères. Ce n’est pas normal », a-t-il insisté.
Le leader syndical a exhorté les autorités à agir pour redorer le blason du corps enseignant et à valoriser un métier essentiel à la formation de la jeunesse.
Malgré la tension palpable, la rencontre s’est déroulée dans le calme, dans un climat de respect mutuel entre les enseignants et leur ministre, venu réaffirmer l’engagement du gouvernement à poursuivre les réformes du système éducatif.
AGP/26/10/25 SD/MKC/CM




