Le Parlement européen a appelé mercredi la Turquie à libérer immédiatement un journaliste suédois condamné par un tribunal turc pour avoir insulté le président du pays.
Joakim Medin, qui travaille pour le journal suédois Dagens ETC, a été arrêté à l’aéroport d’Istanbul le 27 mars alors qu’il arrivait pour couvrir les manifestations de masse qui secouent la Turquie.
Le mois dernier, un tribunal turc a condamné Medin à 11 mois de prison avec sursis pour avoir insulté le président Recep Tayyip Erdogan, mais il reste derrière les barreaux en attendant son procès pour une deuxième accusation d’appartenance à un groupe terroriste.
Les législateurs européens ont « fermement » condamné l’arrestation et réitéré que « la liberté de la presse est un droit fondamental et une valeur fondamentale de l’UE », selon un texte approuvé par les députés européens lors de la session plénière de cette semaine à Strasbourg, en France.
Le Parlement « exige sa libération immédiate et inconditionnelle », précise l’amendement.
Ankara accuse Medin d’être membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une affirmation qu’il a niée.
Le PKK mène une insurrection de plusieurs décennies contre l’État turc et est inscrit sur la liste noire de la Turquie et de ses alliés occidentaux comme organisation terroriste.
Mercredi, 367 députés européens ont voté pour condamner la répression des manifestations en Turquie suite à l’arrestation en mars du puissant maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu.
La Turquie est un pays candidat à l’adhésion à l’UE depuis 1999, mais son processus d’adhésion est gelé depuis plusieurs années, et les députés européens ont déclaré que le processus « doit rester gelé ».
« L’adhésion est une question de démocratie, et plus ils s’orientent vers un modèle autoritaire total – comme on l’a observé récemment avec l’arrestation d’Ekrem Imamoglu – plus ils s’éloignent de l’adhésion à l’UE », a déclaré le rapporteur du Parlement pour la Turquie, Nacho Sanchez Amor.