Dans le cadre de la prévention des conflits entre agriculteurs et éleveurs, la Chambre nationale d’agriculture a organisé, mercredi, une rencontre de sensibilisation et de dialogue dans la sous-préfecture de Gueasso, préfecture de Lola, une zone frontalière régulièrement en proie à des tensions autour de l’accès aux terres agricoles et à la divagation des animaux.
La session a réuni les autorités administratives locales, les représentants de la Chambre régionale d’agriculture, les leaders communautaires ainsi que des acteurs du monde rural.
Prenant la parole, Lah Suomou, président régional de la Chambre d’agriculture, a rappelé les objectifs de son institution, soulignant son engagement à soutenir le développement rural et à favoriser une coexistence pacifique entre les communautés agricoles et pastorales.
« Nous sommes venus écouter, comprendre et aider à résoudre les différends qui opposent agriculteurs et éleveurs. Ces deux groupes sont les enfants d’un même pays, ils doivent apprendre à vivre ensemble dans le respect des règles. Je suis convaincu que les engagements pris aujourd’hui porteront leurs fruits », a-t-il déclaré, appelant au dialogue plutôt qu’à la confrontation.
Le sous-préfet de Gueasso, Hèzouwou Kolié, s’est félicité de cette initiative, saluant l’accompagnement des acteurs nationaux dans la gestion de ces tensions récurrentes.
« Sans l’appui des partenaires comme la Chambre d’agriculture, notre tâche serait encore plus difficile. Nous demandons également à l’État de nous soutenir dans le processus de départ des éleveurs étrangers, comme cela a été recommandé. Le respect de la loi est essentiel, mais nous avons besoin de moyens logistiques et financiers pour agir efficacement », a-t-il plaidé.
Lors des échanges, les participants ont exprimé, dans un climat d’écoute, leurs inquiétudes et propositions. Djibril Diallo, éleveur, a reconnu les difficultés liées aux déplacements du bétail :
« Ce n’est pas de la provocation, mais parfois nos bœufs s’égarent dans les champs sans qu’on le veuille. Nous avons besoin d’aide pour mieux gérer nos parcours. »
Du côté des agriculteurs, l’appel au respect mutuel a été accompagné d’un message clair à l’endroit des autorités.
« Nous avons entendu les messages de paix. Mais notre principale attente, c’est que l’État prenne ses responsabilités en éloignant les troupeaux venus de l’étranger. En attendant, je m’engage à sensibiliser mes pairs à ne plus se faire justice eux-mêmes », a affirmé Mamady Traoré, un cultivateur de la zone.
La Chambre nationale d’agriculture a réaffirmé son engagement à poursuivre ces campagnes de sensibilisation dans d’autres localités du pays, confrontées aux mêmes défis.
AGP/17/07/025 MLK/MKC/FM