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N’zérékoré/Mois de la femme : A la rencontre de Dr Nanfadima Diawara, unique chirurgienne de l’hôpital régional

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N’Zérékoré, 29 mars (AGP)- A l’occasion de ce  mois de mars  dédié à la femme, la  redaction de l’AGP s’est ‘intéressée  aux braves dames qui font la particularité et qui s’illustrent dans leur domaine d’activités.

Ainsi, la  correspondante régionale  de n’Zérékoré est allée à la rencontre de  Dr  Nanfadima Diawara, unique femme chirurgienne à l’hôpital régional de N’zérékoré depuis plus de dix ans.

 « Je n’ai pas forcement voulu faire la médecine. C’est le destin qui m’a poussée à le faire. Et être chirurgienne, la passion sinon la vocation est née après que ma sœur ait perdu  la vie lors de l’accouchement. J’étais encore à l’université. Cela s’est produit par manque de chirurgien à la maternité de Kissidougou en 2005 puisque c’est là-bas où la famille résidait. Cette situation m’a animée  à sauver des vies puisque ma sœur a perdu la vie en donnant la vie. C’est depuis ce jour que  j’ai pris la résolution, une fois que je termine ma formation de médecine, de m’orienter en chirurgie pour sauver plus de vies ».

Malgré cette détermination,  Dr Diawara se dit confrontée  à d’énormes difficultés dans la prise en charge de ses patientes.

« Les difficultés sont essentiellement basées sur le fait que  80 à 90% de femmes qui viennent accoucher arrivent tard. Elles passent par beaucoup de maisons d’accouchement chez plusieurs thérapeutes avant de terminer par l’hôpital avec assez de complications. Et quand ces malades viennent,  elles vous prennent pour des dieux et veulent une guérison systématique, hors nous savons tous que les médecins soignent mais c’est Dieu qui guérit. A cela s’ajoute la très grande pression des parents, des patients et surtout la frustration qu’ils affichent quand on leur prescrit une ordonnance complémentaire à ce qu’octroi le gouvernement dans le cas de la  césarienne gratuite.

Une chose est aussi qu’il n’y a pas d’autres femmes avec moi dans le service si ne ce n’est que trois autres femmes stagiaires qui m’accompagnent. La quasi-totalité des femmes d’ici sont des ATS (assistant technique de santé)  ou autres qui ne sont pas médecins ».

Fiere de sauver des vies, Dr  Nanfadima Diawara lance un appel à l’endroit de la nouvelle generation.

« Je me sens fière  dans ce métier en tant que femme parmi les hommes, ce travail qui était pratiqué uniquement que par les hommes n’est pas mystérieux. Il arrive des fois que certains de mes collègues font appel à mon expérience pour faire face à certaines situations. J’en remercie Dieu. Cela veut dire que tout ce que les hommes peuvent faire, la femme peut le faire et même le faire mieux. Je lance un appel aux autres femmes d’ouvrir les yeux. Il ne faut pas se marginaliser, Il n’y a plus de métiers réservés uniquement qu’aux hommes.  Cela a été démontré, la femme quand elle veut apprendre elle apprend bien et vite puisque quand on apprend bien son métier on en profite mieux. C’est pour cela lorsque nous avons un temps libre peu soit-il, nous répondons aux invitations dans des écoles de la place pour parler de notre histoire afin de mobiliser les filles à s’adonner au travail dès le collège et le  lycée parce que c’est à ce stade qu’on peut se forger pour mieux être au rendez-vous de ses ambitions ».

Noter que c’est en 2020 que Dr  Nanfadima DIawara a été nommée  médecin cheffe à  la maternité de l’hôpital régional de N’zérékoré.

AGP/29/03/024                   MLK/CM

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