N’Zérékoré, 15 nov (AGP)-Du mercredi 12 au vendredi 14 novembre, élèves et étudiants de N’Zérékoré ont pris part à une série de formations et de projections de films éducatifs dédiées à la prévention et à la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Une initiative du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, financée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), et mise en œuvre par les inspections régionale et préfectorale.
Durant ces trois jours, des experts hommes de droit, médecins légistes, techniciens sociaux, ont outillé les participants sur les formes de VBG, leurs conséquences, les mécanismes de prise en charge, mais surtout leur rôle en tant que relais de changement dans leurs communautés.
Dans son intervention, Mohamed Mariame Kéita, Inspecteur régional de la Promotion féminine, a tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur du phénomène en Guinée, particulièrement dans la région de N’Zérékoré.
« Les analyses prouvent que les violences basées sur le genre affectent négativement le développement d’un pays. Et notre région se trouve malheureusement en tête du peloton », a-t-il déploré.
Rien que pour la période de janvier à septembre 2025, la région a enregistré 368 cas de violences basées sur le genre. Mais l’élément le plus préoccupant demeure la faible prise en charge des victimes :
« Sur les 368 cas, seulement 41,6% ont bénéficié d’une prise en charge holistique », a-t-il révélé.
L’inspecteur a insisté sur la nécessité d’un engagement collectif, aussi bien dans les milieux instruits que non instruits. Il a particulièrement attiré l’attention sur la mutilation génitale féminine (MGF), une pratique encore ancrée dans certaines traditions :
« Même si certaines coutumes sont anciennes, on peut les abandonner, tout comme d’autres pratiques qui ont été laissées derrière. La mutilation génitale détruit la vie des femmes. »
Le chef de cabinet du Gouvernorat de N’Zérékoré a salué cette initiative tout en rappelant la responsabilité morale des jeunes dans la lutte contre ce fléau.
« Ce sujet interpelle toute la communauté, mais surtout la communauté estudiantine. Les chiffres sont alarmants. Quand on parle de plus de 360 victimes, c’est un signal fort. Les VBG touchent toutes les catégories de personnes : enfants, adolescents, adultes et même vieillards », a-t-il souligné.
Il a ajouté que la méconnaissance de la loi constitue une porte ouverte aux violences :
« Il faut une société informée, formée et civilisée pour éradiquer ce fléau.
Du côté des hommes de droit, le juriste et facilitateur Adrien CHERIF a axé son intervention sur la protection juridique des victimes et la vulgarisation des textes légaux en Guinée.
« Le gouvernement guinéen a pris des dispositions pour lutter farouchement contre les violences faites aux femmes. Nous sommes là pour vulgariser le Code pénal, le Code de l’enfant, le Code civil et même la Constitution. Les VBG sont interdites et sévèrement sanctionnées », a-t-il rappelé.
Très engagé dans la lutte contre la mutilation génitale féminine, étudiant en santé a lancé un message fort :
« La MGF a de graves conséquences sur la vie des femmes. Je dis non à l’excision. Partout où j’exercerai, je sensibiliserai pour qu’on y mette fin. Ceux qui s’entêtent à la pratiquer devront répondre devant la justice ».
Ces actions de sensibilisation interviennent dans un contexte où les violences basées sur le genre continuent d’impacter profondément la vie des femmes et des filles. En formant les jeunes, la région de N’Zérékoré pose un jalon important dans la prévention, la dénonciation et la réduction durable des VBG.
AGP/15/11/025 MLK/MKC/AND




