N’Zérékoré, 18 juil. (AGP)-L’Inspection régionale de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables de N’Zérékoré a organisé jeudi 17 juillet, une importante séance de concertations avec les leaders communautaires et les femmes Zogo, figures clés dans la perpétuation des pratiques traditionnelles, notamment les mutilations génitales féminines (MGF) dans la région.
L’objectif était de promouvoir la protection et le respect des droits des femmes et des filles, à travers l’abandon définitif de cette pratique néfaste mais toujours présente dans certaines localités de la région forestière.
Dans son intervention, Mohamed Mariame Kéita, inspecteur régional de la Promotion féminine, a expliqué le bien-fondé de l’initiative. Il s’est dit satisfait de l’engagement et de la qualité des échanges :
« Cela fait des décennies que nous sensibilisons la population à l’abandon de cette pratique. Mais, avec l’existence de ‘’24 camps d’excision’ ’signalés l’année dernière, nous avons compris que nous passons à côté de certaines réalités.
Nous avons donc jugé nécessaire, après les journées nationales de concertation, de rapprocher nos services des bénéficiaires.
Et les premières bénéficiaires pour l’abandon de l’excision, ce sont les femmes Zogo.
Aujourd’hui, il s’agissait d’organiser ces séances de concertation, de dialoguer sur les conséquences de cette pratique afin d’obtenir leur adhésion totale pour accompagner le gouvernement dans sa politique de protection et de promotion des droits des femmes dans la région. C’est un début de collaboration Les femmes nous ont montré, à travers leur engagement, leur volonté d’abandonner cette pratique, tout en exprimant des inquiétudes. Nous, à travers l’État et nos partenaires, analysons ces inquiétudes pour leur apporter un soutien dans la réalisation d’activités génératrices de revenus », a-t-il dit.
Roger Lamah, représentant de l’UNICEF, a réaffirmé l’engagement de son institution à accompagner les efforts du gouvernement guinéen et des communautés locales :
« Du moment où le gouvernement s’engage à contribuer au bien-être des enfants et des femmes, l’UNICEF restera toujours aux côtés du gouvernement et de la région, pour mobiliser toutes nos ressources afin que les enfants et les femmes bénéficient de leurs droits et puissent s’épanouir dans la paix et la sérénité », a-t-il déclaré.
Dans son intervention, le Directeur de cabinet du Gouvernorat de N’zérékoré, Tidiane Soumah, a lancé un appel solennel aux communautés.
« Si, hier, cela faisait partie de nos coutumes et traditions, sachez qu’aujourd’hui, c’est une atteinte grave aux droits humains.
C’est pourquoi, si vous avez accepté de venir assister à cette journée de sensibilisation, vous devez prendre en compte les recommandations faites lors de cet atelier.
Car cela fait mal. Chaque année, nous parlons de 24 camps d’excision ici à N’Zérékoré », déplore-t-il.
Parmi les participantes, Simon Gouhara, une femme Zogo bien connue, dit avoir pris conscience des méfaits des MGF et formule une doléance :
« Nous sommes prêtes à abandonner. Mais nous avons besoin d’un accompagnement. Aidez-nous à entreprendre des activités génératrices de revenus pour que nous puissions vivre dignement », a-t-elle lancé.
Cette rencontre, au-delà des engagements exprimés, ouvre la voie à une collaboration plus étroite entre les pouvoirs publics, les partenaires au développement et les acteurs communautaires pour faire reculer les mutilations génitales féminines dans la région forestière.
AGP/18/07/025 MLK/CM