Beyla, 05 Juin (AGP)- À l’approche de la fête de Tabaski, les ateliers de couture de Beyla tournent à plein régime. Dans les marchés comme dans les quartiers, l’effervescence est totale. Hommes, femmes et enfants affluent chez les tailleurs, espérant obtenir leurs habits à temps pour célébrer dans l’élégance.
Mais cette forte demande crée une pression énorme sur les artisans locaux, qui peinent à satisfaire tous leurs clients.
« On fait ce qu’on peut, mais certains déposent leurs pagnes à la dernière minute, ce qui complique tout », explique Mohamed Nati Chala, tailleur à Beyla depuis 2006. Travaillant jour et nuit avec ses apprentis, il reconnaît que malgré tous leurs efforts, certains vêtements ne seront pas livrés à temps.
Les prix pratiqués varient selon la complexité des modèles : à partir de 120 000 GNF pour les enfants, 200 000 GNF pour les tenues féminines ajustées, et jusqu’à 250 000 GNF pour les créations plus élaborées.
Cependant, la période des fêtes est aussi marquée par un phénomène récurrent : les rendez-vous non tenus, une source de frustration pour de nombreux clients.
« L’année passée j’avais apporté des bazins pour mes deux enfants et moi-même au début du mois de mois mais le tailleur m’a fait tourner en rond jusqu’à la veille. Finalement, j’ai dû acheter des habits prêt-à-porter pour mes enfants », déplore Aminata Condé, victime de ce qu’elle qualifie de « promesses non tenues ».
Les tailleurs, de leur côté, pointent également du doigt certains clients qui ne respectent pas leurs engagements financiers. « Beaucoup laissent une petite avance puis disparaissent. Aujourd’hui, je ne remets plus une tenue si le paiement n’est pas complet », affirme Mohamed Nati.
Si la Tabaski reste un moment de joie et de partage, elle révèle aussi les limites logistiques d’un secteur informel confronté à une forte demande saisonnière.
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