N’Zérékoré, 05 mars. (AGP)- L’interconnexion électrique est désormais une réalité dans la région de N’Zérékoré, apportant un soulagement aux populations qui bénéficient d’un accès plus stable à l’électricité.
Malgré les avancées notables, les autorités en charge de la distribution font face à plusieurs défis majeurs pour garantir un service fiable et durable.
Depuis l’arrivée de l’interconnexion avec le réseau ivoirien, de nombreux habitants de N’Zérékoré se réjouissent de l’amélioration de la fourniture en électricité. « Avant l’arrivée de l’interconnexion, on utilisait des groupes privés avec d’énormes difficultés. Mais Dieu merci car, avec l’appui du gouvernement, on a désormais le courant 24h/24, et le respect des engagements vers les clients est beaucoup apprécié. Avec le courant, toutes nos machines peuvent facilement fonctionner. Même au niveau de la sculpture, les vieux ciseaux commencent à se reposer pour laisser la place aux machines modernes pour que le travail soit plus efficace », témoigne Saa Tamba DEMBADOUNO, propriétaire d’un atelier de menuiserie.
Comme lui, plusieurs entrepreneurs et commerçants voient dans cette avancée une opportunité de développement économique. Cependant, du côté des responsables de l’Agence régionale d’EDG, tout n’est pas aussi simple.
Le directeur régional de l’Électricité de Guinée (EDG) à N’Zérékoré, M. Charles Tamba KAMANO explique les difficultés rencontrées : » On remercie le gouvernement guinéen qui a bien voulu, à travers l’interconnexion, alimenter la ville de N’Zérékoré, mais on rencontre d’énormes difficultés dans l’exploitation. Au début de l’interconnexion on était à une charge de 6-7 méga, aujourd’hui on est parti jusqu’à 10. Ça veut dire qu’il y’a énormément de consommation à N’zérékoré. »
Parmi les obstacles majeurs, il cite notamment les coupures intempestives liées aux perturbations sur les transformateurs.
« On a constaté que nos transformateurs sont extrêmement surchargés. On a donc demandé aux gros consommateurs, d’économiser de l’énergie pendant les heures de pointe, mais cet appel n’est pas encore entendu, donc cela fait qu’on a perd des transformateurs. On est obligés d’augmenter la puissance et couper le courant dans certains quartiers pendant ces heures ».
Un autre défi de taille réside dans la gestion des factures et des branchements anarchiques ou clandestins : « J’ai du mal à comprendre que quelqu’un qui reçoit une facture de moins de trois cents mille en 2 mois, me dit que sa facture doit être à 60 mille ou 80 mille. C’est pourquoi, on va poser des compteurs chez tous nos clients. Mais déjà les compteurs qu’on a posés, on constate que certains ont laissé pour faire des branchements clandestins. Et ils ne payent plus les factures », ajoute-t-il.
Le Directeur régional de l’Électricité de Guinée (N’zérékoré) conclut en exhortant la clientèle à payer régulièrement leurs factures car, dit-il, le courant fourni à N’zérékoré vient de la Côte d’Ivoire et selon lui, c’est l’Etat guinéen qui met la main à la poche le plus souvent, pour payer ces factures.
En attendant, les habitants de N’Zérékoré savourent cette amélioration, tout en espérant que les défis techniques et de gestion seront surmontés pour garantir un accès durable à l’électricité.
AGP/05/03/025 MLK/CM/AND