Abidjan, 30 Janv(AGP)- La Côte d’Ivoire a réussi l’exploit d’éliminer le Sénégal, champion d’Afrique en titre, en remportant la séance de tirs au but (1-1, 5-4 TAB) en huitième de finale, lundi 29 janvier à Yamoussoukro. Les Eléphants ont trouvé le mental nécessaire pour renverser les Lions de la Teranga qui ont longtemps dominé la rencontre.
Incroyable Côte d’Ivoire ! Par ces temps qui courent, il ne faudrait pas être supporter des Éléphants de la Côte d’Ivoire et avoir des soucis cardiaques. Cette équipe, revenue entre les morts pour se qualifier miraculeusement en huitièmes de finale (victoire du Maroc contre la Zambie) , a encore dit non au destin d’une élimination qui lui tendait une nouvelle fois les bras. Les Éléphants avaient déjà un pied et trois orteils hors de leur CAN avant que le miracle ne se produise à la 82e minute, prenant les traits d’un pénalty provoqué par Édouard Mendy jusque-là irréprochable.
Et tout bascula ! Kessié transforme le pénalty et égalise pour la Côte d’Ivoire, menée depuis la quatrième minute. L’impensable allait avoir lieu et Franck Kessié allait revêtir l’improbable costume du héros comme Kopa Barry en 2015. Kessié, capitaine déclassé et mis sur le banc, a sauvé la Côte d’Ivoire en réussissant le pénalty de l’espoir et le dernier tir au but. Avant ça, cette frappe qui allait plonger les supporters ivoiriens dans un bonheur qu’ils n’oublieront pas de sitôt, le Sénégal avait longtemps cru passer ce huitième de finale sans la moindre égratignure. Car il a fallu seulement trois minutes et 15 secondes pour voir Habib Diallo et le Sénégal ouvrir le score et mettre le doute d’entrée aux Ivoiriens.
Les Éléphants s’étaient avancés dans ce huitième de finale contre les champions d’Afrique en titre avec la ferme intention « de montrer un autre visage ». « Il faut montrer qu’on est la Côte d’Ivoire. Ce serait inadmissible que les attitudes ne changent pas », déclarait, la veille, le nouvel entraîneur par intérim Emerse Faé.
Mais il a suffi d’une touche sur le côté droit de la défense, d’une feinte suivi d’un centre de Sadio Mané pour voir Habib Diallo faire descendre la température de plusieurs degrés dans l’enceinte du stade Charles-Konan-Banny de Yamoussoukro pris d’assaut par les Ivoiriens. Un amorti de la poitrine, suivi d’une reprise du gauche pour l’ouverture du score pour l’ex-joueur de Strasbourg (4e). L’entame idéale pour les Lions, le pire scénario pour les Ivoiriens.
« C’est avec les vieilles marmites qu’on fait les meilleures sauces », dit un proverbe africain. Contre le Sénégal, Emerse Faé, nouvel entraîneur d’une Côte d’Ivoire miraculeusement qualifiée en huitièmes par les calculs de points, a concocté une recette avec les ingrédients du passé, qui devait être indigeste pour des Lions voraces depuis le début de la CAN. Exit le capitaine Franck Kessié, mis sur le banc, même sanction pour le virevoltant Jérémie Boga ou le jeune encore tendre Christian Kouamé. Place aux anciens Serge Aurier et Max-Alain Gradel, derniers champions d’Afrique 2015, et Jean-Michaël Seri, ex-capitaine des Éléphants qui va vers ses dix ans en sélection. La vieille garde n’a pas transfiguré une équipe de Côte d’Ivoire
Maladroite dans ses attaques, pas sereine en défense, mais elle aura certainement fait ce qu’il fallait pour que le Sénégal ne prenne pas le large et que la Côte d’Ivoire garde encore l’espoir de revenir au score.
La ville de Yamoussoukro en chaleur d’ambiance toute la nuit avec des folkhores en zouglou et coupé décalé comme savent le faire les ivoiriens, était en célébration de la victoire dans toutes les rues de Yakro(Yamoussoukro en diminutif ivoiriens).
Les Supporters sénégalais, 12ème Gaïndé( 12ème homme) en chaleur mais abattus par la défaite, organisa un festival mballack autour de l’hôtel de leurs joueurs pour les encourager.
Depuis Abidjan, Ben Oumar Sylla, envoyé spécial