En Corée du Sud, une éviction peut en cacher une autre. Le Parlement a voté vendredi, 27 décembre 2024, une motion de destitution à l’encontre du président par intérim Han Duck-soo, accusé d’entraver l’enquête sur la tentative ratée du président déchu d’imposer la loi martiale qui a plongé le pays dans une grave crise politique.
Les parlementaires avaient voté le 14 décembre en faveur de la destitution du président conservateur You Suk Yeol qui avait imposé la loi martiale et envoyé l’armée au Parlement au début du mois, avant de reculer quelques heures plus tard.
Mais l’opposition reproche à Han Duck-Soo de refuser de pourvoir trois des neuf sièges de la Cour, censée prendre une décision à la majorité des deux tiers quant à la destitution du président Yoon. Pour le président du Parti démocrate, Lee Jae-myung, « l’autorité intérimaire s’est transformée en une autorité insurrectionnelle ».
Sur les 192 députés qui ont voté, tous ont opté pour la destitution, assure le président de l’Assemblée nationale vendredi. C’est la première destitution d’un président par intérim après celle du président titulaire dans l’histoire de la Corée du Sud. Le ministre des Finances, Choi Sang-mok va assurer l’intérim.
Le président déchu Yoon Suk Yeol, 64 ans, est par ailleurs sous le coup d’une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort. La crise politique, elle, se poursuit en Corée du Sud.