Des électeurs d’Emmanuel Macron disent combien la décision de la dissolution tombée dimanche 9 juin les a sidérés. Trois semaines avant un nouveau vote, la perplexité et l’inquiétude dominent dans un électorat qui, pour une partie, a déjà renoncé à voter Renaissance aux élections européennes au profit de la gauche ou de la droite.
J’ai été sidéré. » La sensation ressentie par cet électeur, le 9 juin à 21 heures, évoque celle d’un passager d’avion dans un trou d’air. « Maintenantje me dis que le président remet chacun face à ses responsabilités, poursuit Martin, 46 ans, chef d’entreprise en Touraine. Mais, sur le moment, j’ai vraiment été déconcerté. » À l’instar des députés Renaissance, les électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron en 2017 puis 2022 témoignent combien le coup de tonnerre de la dernière soirée électorale les a pris de court.
Il faut être une « marcheuse » de la première heure, à l’instar de Caroline Saudemont, ex-maire sans étiquette d’Arques (Pas-de-Calais) pour avoir vu venir le choc. « Je m’y attendais car ça ne pouvait plus durer comme cela, tout était bloqué. Je trouve que c’est un choix courageux », philosophe la septuagénaire. Pierre, retraité qui vit à Vincennes (Val-de-Marne), y voit lui une forme d’inconscience. « Pourquoi tout précipiter si vite. C’est une réponse d’orgueil. Je suis très inquiet, et c’est aussi le sentiment que je vois autour de moi. »
LA Croix