Kankan, 14 oct. (AGP)- Dans l’après-midi du jeudi, 13 octobre 2022, 22 vendeurs de produits pharmaceutiques non agréés ont été appréhendés par la gendarmerie de Kankan dans leurs boutiques et magasins respectifs.
Vraisemblablement, ces vendeurs n’ont rien dans leurs boutiques mais ils ne quittent jamais à la devanture et l’une des portes de chaque boutique est tout le temps ouverte. Après l’interpellation, plusieurs autres ont montré leur ras-le-bol face à l’autorité.
Depuis le mois dernier, les nouvelles autorités de la transition ont décidé de fermer les pharmacies non agréées. Au départ, beaucoup étaient fermés mais ces derniers jours, certains ont commencé de faire le petit malin. Visiblement, aucun produit pharmaceutique ne se trouve dans ces boutiques. Mais pourquoi les propriétaires sont toujours à la devanture de leurs boutiques ?
Mohamed Traoré très en colère, fait partie du pool de pharmacies non agréés : « c’est dans ça que nous faisons toutes nos dépenses et si on dit qu’on ne peut même pas se mouvoir dans son propre pays comme un esclave que nous le souhaitons pas nous sommes tous fils de ce pays. Ils n’ont qu’à faire tout possible si c’est de contrôler les médicaments ils peuvent le faire et nous dire quelle qualité de médicament qu’on peut vendre dans le cas contraire l’argent qu’on a dépensé pour les médicaments qu’ils nous remboursent et on va leur donner ces médicaments et qu’on passe à autre chose. J’ai un télé centre et c’est là-bas que le petit fait son petit commerce pour ses frais de scolarité et ils viennent le prendre comme ça est-ce que ça c’est bon ? » A-t-il martelé.
Les hommes ne sont pas seuls sur ce terrain de manifestation. Il y a aussi des femmes qui plaident à cause de leurs maris et enfants, Mawa Traoré : « nos maris sont fatigués ; c’est nous les femmes qui font les dépenses, il n’y a ni travail, ni nourriture c’est dans cette pharmacie que nos enfants parviennent à faire les dépenses et maintenant c’est des problèmes, les crèmes cosmétiques et les alimentations que nous vendons pour la survie de nos enfants, on nous dit de fermer ça aussi, qu’est-ce qu’on doit faire maintenant ? Moi j’ai trois enfants qui font l’école privée et cette année par faute d’argent ils n’ont pas pu être dans ces école privées. Nos maris sont fatigués, c’est nous les femmes qui sommes dans les marchés à faire n’importe quoi pour ne pas que nos enfants meurent de faim et pour ne pas qu’il soit des bandits » a-t-elle ajouté.
Lorsqu’on quittait sur le terrain une équipe de pharmaciens non agréés était au bloc administratif de la préfecture de Kankan pour une négociation à l’amiable.
AGP/14/10/022 MKK/CM