N’Zérékoré, 27 Oct. (AGP)- Le pagne appelé « forêt sacrée » autrefois rentable pour les pratiquantes, est aujourd’hui abandonné au profit des tissus contrefaits importés de la Chine.
Malgré l’interdiction par l’Etat guinéen, plusieurs commerçants continuent librement la vente de ces tissus contrefaits sur le marché guinéen. Une triste réalité qui empêche les femmes teinturières guinéennes de vivre de leur métier.
Face à cette situation, les femmes teinturières de N’zérékoré invitent les autorités à s’impliquer pour le respect strict de la décision interdisant la vente des tissus contrefaits en Guinée.
« J’ai appris ce métier afin de pouvoir soutenir mon foyer et mes enfants dans leurs études. Mais aujourd’hui, avec la présence des ‘’tissus chinois’’ sur le marché, nous ne sommes plus capables de vendre comme par le passé. En plus de cela les matériels sont devenus très chers. Ici au centre artisanal, quand nous vendons, le centre à un pourcentage sur nos marchandises vendues. Donc avec cette situation, nous sommes obligés de nous endetter pour nourrir nos enfants.
C’est pourquoi je demande aux autorités de nous aider à interdire la vente de ces tissus chinois sur le marché. La présence de ces tissus nous gêne beaucoup. Ils sont vendus à des prix dérisoires qui ne poussent plus les citoyens à acheter nos tissus traditionnels. Ce qui désoriente notre clientèle. Si les autorités venaient à interdire ces tissus, cela nous aiderait à soutenir nos foyers parce que parmi nos maris il y a ceux qui ne travaillent pas », Se lamente Seny THEA teinturière à la maison artisanale de N’zérékoré.
De son côté, Anthony Théa, Vice-Président des artisans de N’zérékoré, demande aux autorités de revoir cette situation.
« La section teinture est l’une des sections qui est représentée ici au centre artisanal. Notre objectif était de créer cette section afin d’aider ces femmes dont la plupart a abandonné les études pour soutenir leurs foyers. Aujourd’hui nous avons vu que les Chinois ont boycotté leur marché. Les chinois ont rendu les tissus contrefaits moins chers contrairement aux tissus « forêts sacrées ». Cela ne permet pas à ces femmes de vivre des retombées de leurs activités. Nous demandons aux autorités de mettre fin à cette piraterie. Nous sommes capables de ravitailler tout le marché guinéen en tissu « forêt sacrée », qui est d’ailleurs la meilleure qualité », Demande Antony Théa.
A noter qu’un pagne de tissu Forêt sacrée coûte 45.000 FG tandis que deux pagnes de tissu contrefait coûtent 40.000fg.
AGP/27/10/023 MLK/CM