Un maître coranique sénégalais soupçonné d’avoir violé 27 de ses écolières à Touba a été arrêté lundi dans cette ville du centre du pays après plusieurs semaines de fuite, a indiqué un responsable policier à l’AFP.
Le violeur présumé « a été arrêté aujourd’hui après s’être présenté lui-même à la police. Après un interrogatoire, il a été mis à la disposition de la gendarmerie. Il était en cavale » depuis plusieurs semaines, a dit ce responsable de la police de Touba, confirmant une information de la presse locale.
Touba est une ville considérée comme sainte par les mourides, une importante confrérie religieuse musulmane au Sénégal.
Le maître coranique, dont l’âge n’a pas été indiqué, avait disparu depuis que l’affaire a éclaté au cours du premier trimestre à la suite d’une plainte de victimes qui ont produit des certificats médicaux, a dit le responsable.
Il est accusé d’avoir « violé 27 élèves dans son école à Touba », a-t-il dit. Les agressions présumées se sont étalées dans le temps, a-t-il dit sans plus de précision. Il ne s’est pas exprimé sur l’âge des victimes.
Les victimes sont des « mineures », ce qui laisse supposer qu’elles avaient moins de 15 ans, et l’école coranique, où l’on dispense des enseignements sur et autour de l’islam, a été fermée, selon la presse locale.
L’affaire a éclaté quand une des filles a refusé de retourner à l’école parce que le maître coranique « entretenait avec elle et toutes les autres filles des rapports sexuels », a écrit le quotidien « le Jour » le 31 mai.
Cette affaire coïncide à quelques jours près avec le verdict rendu la semaine passée contre l’opposant Ousmane Sonko, accusé d’avoir violé une employée d’un salon de beauté à Dakar. M. Sonko a finalement été acquitté des accusations de viol, mais condamné à deux ans de prison ferme pour avoir poussé la jeune femme à des atteintes aux bonnes mœurs.
L’affaire a défrayé la chronique pendant deux ans. Mais la question des violences sexuelles a été reléguée au second plan, tant le dossier a été politisé.
Le Parlement sénégalais a criminalisé le viol en 2020.
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