Kankan, 13 sept(AGP)- L’agriculture étant un métier pratiqué par nos ancêtres depuis les premières ères dans la savane guinéenne, est confrontée à nos jours à d’énormes difficultés liées notamment aux crises financières internationales à répétition et au changement climatique.
Dans la région de Kankan, les paysans ont du mal à faire face à ces difficultés marquées entre autres par la cherté des engrains, de l’herbicide, le manque de matériels et quelques désastres naturels comme par exemple l’abondance des pluies diluviennes.
Si les premiers habitants de la région vivaient de la chasse, de la cueillette et de l’agriculture, c’est le contraire qui se passe maintenant. Bangaly Traoré dit ‘’Sènè san möh’’ l’un des grands cultivateurs de Kankan nous énumère les difficultés rencontrées : « Le gouvernement guinéen a un sérieux problème avec les agriculteurs, les dirigeants ne connaissent pas combien de guinéens cultivent, ils n’ont pas cette donnée et cela a un impact négatif dans la mise en œuvre des politiques publiques en faveur du secteur. En 2014, j’ai fait 25% d’enquête pour donner au gouvernement pour qu’il puisse faire un pas avec les cultivateurs. On doit connaître le nombre d’engrais qu’il faut utiliser, connaitre la meilleure qualité du riz qui peut être développée par le pays. Mais tu ne peux rien faire sans connaitre combien de personnes travaillent dans le secteur, combien d’hectares ils font chaque année, avec ces hectares il faut utiliser quelle quantité d’engrais et d’herbicide, on a aussi le manque de matériels. Cette année beaucoup de champs n’ont pas été faits pour manque de tracteurs, les champs ont été aussi inondés », a-t-il souligné.
Avec les intempéries de la nature et la non implication des agriculteurs dans la prise des décisions, le secteur agricole guinéen se développer difficilement : « Les guinéens ne font aucune préparation sur les sols cultivables, quand il y a trop de l’eau, c’est un problème, le manque d’eau en est un autre.
Il faut obligatoirement une concertation entre nous et le gouvernement pour qu’un hectare puisse donner 7 tonnes de riz, tant qu’il n’y ait pas ça, on ne pourra pas aller de l’avant. En Côte d’Ivoire, au Bénin, au Burkina Fasso, un hectare donne 7 tonnes. Ici en Guinée, un hectare donne 10 à 15 sacs, avec ça on ne pourra jamais se développer » a-t-il ajouté.
Cette année de nombreux cultivateurs sont restés à la maison à cause dit-on, d’une forte augmentation du prix des intrants agricoles. Le sac d’engrais qui se vendait à 250.000fg se négocie à 500.000 fg et le carton d’herbicide qui se payait à 300.000 fg coûte maintenant à 1.200.000 fg.
AGP/13/09/022 MKK/AND