Conakry, 02 fév. (AGP)- Le Coordonnateur résident du Système des Nations-Unies en Guinée, accompagné de quelques cadres des agences des Nations-Unies, était mercredi, 1er février 2023, l’hôte de la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour une visite de travail et d’information.
Les échanges ont principalement porté sur la nécessité d’accompagner cet organe de régulation, à travers le renforcement des équipements de son service monitoring non seulement, mais aussi voir également comment appuyer la HAC dans le cadre du renforcement des capacités des hommes de médias du pays.
Le président de la HAC, M. Boubacar Yacine Diallo a, à cette occasion, tout d’abord présenté son Institution, avant de tracer le chemin à parcourir en termes de missions de régulation des médias en termes de contenus et de veille à la protection des médias et des journalistes.
Le président de la HAC a fait remarquer que depuis l’installation de son collège, l’accent est mis sur la sensibilisation en lieu et place des sanctions. Cette méthode pédagogique avait eu le mérite de resserrer les liens entre l’institution de régulation et les hommes de médias. Les sanctions sont intervenues que dans des situations extrêmes.
Etant en période de transition, notre pays s’achemine inexorablement vers les échéances électorales importantes. C’est pourquoi, M. Boubacar Yacine Diallo voit la nécessité d’équiper et d’étendre le service monitoring de son Institution, dont le rôle selon lui est de suivre le contenu des productions médiatiques. Car soutient-il, « la HAC est aussi un organe de gestion des élections dans le domaine des médias. Cela dit, son service monitoring doit être un système fiable, performant et modulables des programmes des médias ».
A ces difficultés, s’ajoutent également les défis liés aux zones d’accès difficile pour les points focaux de l’Institution qui, pratiquement n’ont plus de moyens de déplacement. Eu égard à tout ce qui précède, le président de la HAC sollicite l’accompagnement du Système des Nations-Unies pour que, poursuit l’orateur, « la HAC puisse couvrir tout le territoire. Car c’est cela notre objectif ».
En retour, le Coordonnateur Résident du Système des Nations-Unies en Guinée, Dr Vincent Martin, s’est dit au nom des agences du Système des Nations-Unies en Guinée, satisfait de répondre à l’invitation de la HAC. Il a rappelé les préoccupations majeures de son Institution dans le domaine du paysage médiatique du pays. Des préoccupations qui ont pour noms : la désinformation et les discours de haine. Des défis majeurs auxquels l’organe de régulation guinéen est aujourd’hui confronté, et devant lesquels l’hôte de marque promet des appuis dans le cadre du renforcement des capacités de nos hommes de médias.
De son côté, le Représentant ONU-Droits de l’Homme, M. Patrice Vahard, estime que la bonne gestion de l’information a une incidence considérable sur la paix. C’est pourquoi, en s’interrogeant sur les mesures à prendre dans le cadre de la prévention des discours de haine, M. Vahard a tenu à préciser que dans le cadre du procès du 28 septembre 2009, le respect des normes et des standards internationaux fait partie de leurs préoccupations.
Et c’est dans ce sillage d’ailleurs, qu’il se réjouit de la mise en place par son institution de la veille médiatique qui, « doit suivre de près le procès pour ne pas que les commentaires basculent dans les propos de haine ».
En rappelant la grande utilité sociale des médias dans la couverture de ce procès, le représentant ONU-Droits de l’Homme assure qu’un travail de sensibilisation doit être fait par les journalistes sur la notion de la présomption d’innocence en faveur des citoyens.
Car, M. Patrice Vahard informe que les résultats d’une enquête menée tout récemment par le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme à N’Zérékoré, sur la perception qu’ont les citoyens sur le procès du 28 septembre 2009, révèle que la plupart des interviewés estiment que c’est un procès orienté. Avant de prendre l’engagement d’accompagner la HAC dans le domaine du renforcement des capacités des hommes de médias.
Même son de cloche au niveau du représentant de l’UNESCO, M. Mamadou Dian Diallo qui rassure d’ores et déjà de l’existence sous la tutelle de son institution, d’un projet sous régional qui vise à renforcer les capacités des journalistes dans le domaine des processus électoraux.
La conseillère Paix et Développement du Système des Nations-Unies en Guinée, Mme Cynthia Petrigh, elle, a tenu à édifier les Commissaires de la HAC sur quelques initiatives locales développées à l’intérieur du pays telles que : Dialogue sous le fromager et l’organisation de certains débats en lien avec la vie des communautés.
D’autres préoccupations non des moindres telles que les violences basées sur le Genre (VBG), ainsi que le traitement des informations liées au cas de viol ont été également soulevées par la Conseillère du Système des Nations-Unies.
En réponse, Commissaire Amadou Touré, Président de la Commission Ethique, Déontologie et Mœurs de la HAC, a expliqué la nécessité pour la HAC d’avoir les conclusions de l’enquête du Haut Commissariat des Droits de l’Homme, afin dit-il d’aider à élaborer un projet de formation des journalistes guinéens afin d’inverser la mauvaise perception des citoyens par rapport au procès historique en cours.
Quant au Commissaire Ahmed Camille Camara, Président de la Commission NTIC de la HAC, le secteur de la communication audiovisuelle fait face de nos jours à de réels défis, induits par les constantes évolutions technologiques. C’est pourquoi, conscient qu’avec l’intelligence artificielle, il y a possibilité de développer des applications capables de filtrer une information. Il a souhaité voir le Système des Nations-Unies en Guinée appuyer la HAC dans ce domaine.
Sur le coup, M. Vincent Martin, pragmatique, a demandé à la HAC d’adresser un courrier officiel à son Institution par rapport à cette demande pour que « nous puissions entrer en contact avec nos partenaires de New-York qui évoluent dans le domaines des innovations technologiques. »
S’agissant de la préoccupation liée au traitement des informations en lien avec le passage futur des victimes de viol à la barre du procès des évènements du 28 Septembre 2009, Commissaire Fodé Bouyah Fofana, Président de la Commission Formation et Promotions des compétences, a mis sur la table l’organisation très prochainement d’un module de formation dans ce cadre.
L’honneur est revenu enfin au président de la HAC de mettre en exergue quelques formations organisées par son Institution, avant de souligner la nécessité d’organiser une rencontre où seront mis ensemble les journalistes, magistrats et services de sécurité pour discuter de la problématique des délits de presse.
C’est dans cette ambiance de convivialité que M. Boubacar Yacine Diallo s’est félicité du caractère concret des axes du partenariat entre son Institution et le Système des Nations-Unies en Guinée.
AGP/HAC/02/02/023