Conakry, 23 mai (AGP)-Le tribunal criminel de Dixinn a inscrit au rôle d’audience du 22 mai 2023 (8) huit dossiers dont celui du viol suivi d’assassinat d’une fillette de quatre (4) ans Mawa TRAORE, survenu le 27 novembre 2022 dans le quartier Kobaya, commune de Ratoma.
Cette affaire criminelle portant sur le meurtre de Mawa TRAORE a été le premier dossier de la journée à passer au peigne fin sous l’attention du Président Me Amadou SY entouré de ses assesseurs et greffiers.
Poursuivis par le Ministère public pour viol, meurtre et complicité, Mamadou Alimou DIANE, Ousmane Benn CAMARA, Ibrahim BARRY, Rouguiatou DAFFE étaient en détention à la maison d’arrêt de Conakry sans jugement depuis le 1er Décembre 2022, à cause de plusieurs reports d’audience.
Se succédant à la barre, les prévenus : Mamadou Alimou DIANE gardien de la Clinique incriminée et Rouguiatou DAFFE qui avait découvert le corps sous les fleurs de sa cour n’ont pas reconnu les faits qui leur sont reprochés par le ministère public.
A son tour, le plaignant Mohamad TRAORE, le père de la victime a narré les circonstances de la disparition et celles de la mort de son enfant avant de citer les noms des principaux meneurs de l’assassinat de sa fille. Pour lui, il s’agit de Lansana KABA, son voisin direct dont le logement vient après le sien, qui reste et demeure la dernière personne à recevoir Mawa TRAORE dans son salon et Mamadou Alimou DIANE, gardien de la clinique contiguë à son logement.
Le pool d’avocats de la défense de ces deux principaux prévenus a tout tenté pour faire changer la version du père de la fillette, mais celui-ci appuyé par les avocats de la partie civile qui ont brandit des photos montrant ainsi l’atrocité du meurtre de Mawa TRAORE.
A la première reprise des travaux, le père est revenu sur les mêmes circonstances qui enfoncèrent outre les deux premiers principaux prévenus, la dame Rouguiatou DAFFE qui a reconnu à la barre les traces laissées par le meurtrier sur les murs de la cour où elle loge et le corps de la fillette à l’aide des photos.
Mohamed TRAORÉ a expliqué à la cour, que le corps de sa fillette été découvert avec une corde à son coup. Le père a dit avoir vu une partie du corps de Mawa prendre une couleur noire. A la question sur l’autopsie, Mohamed TRAORE a répondu par la négation et cette précision a permis aux avocats de la défense de s’interroger sur les services des enquêtes préliminaires qui selon eux n’ont pas fait correctement leur travail à l’origine du meurtre à la base.
Après plusieurs questions réponses au père de la victime, il a été révélé que les juges d’instructions n’ont fait que (2) deux jours d’enquêtes sur l’affaire si importante, chose qui a semblé insuffisant pour un tel dossier, c’est pour cette raison que le ministère public représenté par Me Alpha Bacar CISSE a sollicité un report pour supplément d’informations. « En vue d’éviter de relaxer les coupables et condamner les innocents », a-t-il dit.
Les avocats de la défense, n’étant pas contents du report, ont posé des doléances portant sur la liberté provisoire des prévenus.
Le cas d’un étudiant en médecine du nom d’Ibrahima BARRY cité dans le dossier de meurtre de Mawa a été expliqué à la cour par son avocat Me Dinah SAMPIL.
Ainsi, l’étudiant en médecine, Ibrahima BARRY, stagiaire trouvé dans la clinique au moment de la fouille menée par les services de sécurité le jour du meurtre, sera le seul à bénéficier du tribunal criminel de Dixinn, de sa liberté pour présomption d’innocence.
L’affaire est donc renvoyée au 12 juin 2023 pour le réquisitoire et la plaidoirie pour les cinq (5) autres prévenus sur six (6) à l’origine.
AGP/23/05/023 MYS/AND